Fruit d’une collaboration entre plusieurs entités gabonaises et françaises, dont le ministère des Eaux et Forêts, l’Agence nationale des parcs national (ANPN), l’Université des sciences et techniques de Masuku (USTM), l’Université Omar Bongo (UOB), le Cenarest et l’Institut de recherche au développement (IRD), la 6e édition d’EcoTrop Littoral et Mangroves s’est clôturée hier, jeudi 18 avril 2024 sur une note de satisfaction.
Pour ceux qui n’ont jamais entendu parler d’EcoTrop, sachez que ce programme de formation basé sur les expériences de terrain des apprenants est une école de terrain qui priorise un dispositif de recherche et d’apprentissage qui permet aux apprenants de pouvoir apprendre par la recherche. D’après les coordonnateurs du programme, les apprenants viennent d’horizons divers et variés du Gabon, du Cameroun et de l’Europe.
Cette année, après plus de 12 ans d’existence, EcoTrop a jeté son dévolu sur l’étude du Littoral et Mangroves de l’Estuaire avec une focalisation sur des thématiques tels que les « Poissions », les « Benthos », les « Algues » et la « Microbiologie ». Des thématiques qui ont permis à 13 étudiants gabonais, camerounais et suisses d’explorer les estuaires, les mangroves, les plages et les zones côtières qui ornent la façade gabonaise, avec un objectif spécifique, apprécier la santé des écosystèmes marins et côtiers.
A travers cette expérience unique, explique Prof. Stéphane Ntie, « l’objectif est de pouvoir faire en sorte que ces derniers acquièrent des compétences et des techniques qui leur permettront de pouvoir évaluer efficacement dans leur environnement. Cela part de la taxonomie des organismes jusqu’aux effets anthropiques de l’homme sur l’environnement. »
Parlant des effets anthropiques de l’homme sur son milieu, il ressort des résultats de travaux pratiques de terrain EcoTrop que la pollution des écosystèmes côtiers est bien réelle et que cela nécessite la mise en place des mesures spécifiques d’assainissement et de lutte contre. Par exemple, face à la prolifération dangereuse des Coliformes fécaux et au regard de la menace sanitaire que cela représente pour la santé des populations, le Dr. Jean-Hervé Mve Beh, directeur général des Ecosystèmes Aquatiques préconise de relever les mesures de prévention des pollutions dues à ces organismes. Il propose notamment que chaque administration impliquée dans l’assainissement joue pleinement son rôle en sensibilisant les populations et en procédant par exemple à la construction des latrines et des poubelles dans les sites tels que la forêt classée de la Mondah. Car, explique-t-il, « si les besoins sont faits dans la nature, avec l’érosion et la pluie, tout cela va se retrouver dans un cours d’eau que les gens utilisent soient pour préparer, pour consommer ou se laver ».
Si l’on s’en tient à son raisonnement, il existe donc un effet d’entraînement en matière de pollution due aux Coliformes fécaux sur la santé des populations environnantes. L’enjeu du programme est justement d’après Christophe Leboulanger, Dr. en Océanologie, de prévenir par les travaux qui sont menés sur le terrain, ces pollutions qui affectent pour la grande majorité Libreville.
Pour conclure en beauté la clôture de la 6e édition d’EcoTro Littoral et Mangrove, des parchemins ont été remis aux apprenants et aux formateurs. Pour autant explique Prof. Stéphane Ntie, EcoTrop ne s’arrêtera pas en si bon chemin. Entre le Gabon et le Cameroun, le programme garde sa constance d’être un moteur de l’éclosion des talents scientifiques pour le bien-être de la conservation dans les deux pays.
Séraphin Lame