Produit de consommation courante, l’oseille, un légume tropical cultivé dans les villages et en ville, fait partie des habitudes de consommation des populations au Gabon. Ces dernières années, avec la modernisation de l’agriculture et l’arrivée des produits chimiques destinés à doper la croissance des cultures, l’agriculture autour de l’oseille souffre d’un usage abusif d’engrais chimiques qui mettent en danger la santé des consommateurs.
« Il faut faire très attention avec ce que nous consommons. Il y a aujourd’hui beaucoup de maladies qui font irruption auprès de nos populations. En dehors des maladies que l’on peut normalement avoir, je peux dire que cela est dû à cause de ce que nous mangeons », prévenait il y a quelques jours, Jean-Jacques Edzang Mba, Coordonnateur Technique à l’Igad lors d’une visite à l’occasion de la Nuit des Idées initiée par l’Ambassade de France via l’Institut Français du Gabon.
Si son message interpelle les consommateurs sur la possibilité d’une toxicité des produits vendus dans les marchés due à l’usage des pesticides, il ciblait surtout l’oseille, un produit de consommation courante très prisé par les ménages au Gabon. Vendu à foison dans les marchés de Libreville et en province, la culture de ce légume est sujet depuis quelques années à débat au Gabon. Et pour cause, face à la prolifération des jardins urbains, notamment à Libreville, de nombreux cultivateurs sont soupçonnés d’empoisonner leurs clients en raison d’une abondance d’utilisation des pesticides dans le processus de maraîchage. Ce que confirme le Coordonnateur Technique de l’Igad qui interpelle les consommateurs sur l’utilité de savoir faire la différence entre le bon et le mauvais produit lorsqu’on fait son marché.
« Lorsque vous allez au marché, si vous trouvez de l’oseille qui n’a aucun trou sur les feuilles, posez-vous des questions, car cela est un indicateur qui montre que ce légume a été produit avec assez de pesticides. Les feuilles d’oseille qui sont produites de façon normale et saines, doivent au moins avoir quelques trous dues aux insectes », prévient le spécialiste. Pour lui, le manque de trous sur les feuilles des légumes confirme bien de l’usage excessif des pesticides. Un produit dont le temps de rémanence est de 21 jours. Lequel temps n’est cependant pas toujours respecté par les maraîchers ayant appris la pratique sur le tas.
Les pesticides sont dangereux, tant pour les humains, les animaux que pour l’environnement, mentionne le Coordonnateur. En effet, utilisés à foison, les pesticides sont sources de maladies pour les humains, tuent les insectes et polluent l’environnement. Loin d’une surprise, ils pourraient être la cause de nouvelles maladies enregistrées et observées au Gabon ces dernières années. D’où, la nécessité de manger bio.
Séraphin Lame