Dans un communiqué diffusé hier, jeudi 22 août 2024, le ministère de la Santé annonçait le premier cas de Mpox au Gabon. Selon le ministre, il s’agit d’un Gabonais de 30 ans vivant au Gabon et ayant récemment séjourné en Ouganda, un pays impacté par cette épidémie.
La découverte de ce cas, après que le pays ait mis en alerte son système de vigilance suite aux six cas suspects en provenance de l’étranger, invite la population à faire preuve de vigilance et de sérénité, à ne pas céder à la panique et à pratiquer les mesures d’hygiène recommandées.
Aussi appelée variole du singe ou Monkeypox, la Mpox est une maladie initialement présente chez l’animal, notamment chez des rongeurs en Afrique, et qui circule désormais chez l’être humain ; on parle ainsi de zoonose émergente. Cette maladie se présente comme une forme atténuée de la variole humaine, avec des symptômes moins graves et une létalité plus faible. La variole du singe est causée par le virus du même nom.
Depuis 2022, de petites flambées épidémiques ont été localisées en Afrique Centrale et de l’Ouest. Ces émergences ont été étudiées et surveillées jusqu’à l’émergence mondiale de la maladie, observée en mai 2022. En effet, en juillet 2022, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) déclarait que l’épidémie de variole du singe est une urgence sanitaire mondiale, suite à sa propagation « extraordinaire » dans plus de 75 pays non endémiques.
En juillet 2022 au Gabon, l’interpellation à Koumameyong, dans la province de l’Ogooué-Ivindo d’une femme en possession d’un chimpanzé, espèce intégralement protégée, soulevait déjà les risques sanitaires encourus par le contact avec les animaux. En effet, cette arrestation intervenait au moment où, au Cameroun, en République centrafricaine (RCA), en République démocratique du Congo (RDC), au Libéria, au Nigéria, en République du Congo et en Sierra Leone des cas de variole de singe étaient annoncés.
Pour un agent de la direction de la lutte contre le braconnage (DLCB), « la détention d’animaux sauvages en captivité soulève un grave risque d’exposition à des maladies zoonotiques, c’est-à-dire transmises aux hommes par des animaux. En préservant la faune sauvage dans son écosystème originel, la santé humaine est protégée des risques de pandémie comme Ebola, épidémie qui reste loin d’être maîtrisée en Afrique centrale. La tuberculose peut également être transmise à travers les singes. Et les épidémies de virus émergents liés aux zoonoses sont de plus en plus responsables de maladies comme le coronavirus ou encore la variole du singe ».
Quoique « moins contagieux que le Covid-19 sur le plan aérien » d’après le ministre de la Santé, la résurgence de cette zoonose recrée le cycle infernal vécu avec la Covid-19 transmise à l’homme par le pangolin. La résurgence de ce virus met en conflit la cohabitation souhaitée entre l’homme et les animaux dans un contexte en quête d’un équilibre écologique.
Séraphin Lame