Dans la droite ligne de la politique de généralisation de la certification forestière au Gabon, les populations locales, gestionnaires des forêts communautaires, ont été édifiées hier, jeudi 5 septembre 2024 dans un hôtel de la place, sur les opportunités entourant ce processus de labellisation. C’était à l’occasion d’un atelier de présentation des résultats d’une étude spécifique sur les forêts communautaires organisé par le FSC.
Si en 2018 le Gabon avait annoncé sa volonté de généraliser l’ensemble de ses concessions forestières, les forêts communautaires qui ne sont autres que des portions du domaine rural affectées aux communautés villageoises en vue de mener des activités ou d’entreprendre des processus dynamiques pour une gestion durable des ressources naturelles n’étaient pas encore concernées par ce processus de certification généralisée. Quand bien même, l’activité phare de ces forêts demeure la coupe du bois.
Au Gabon, en dépit du « Coup de libération », l’objectif d’atteindre cet idéal en matière de gestion durable des forêts demeure le même. Inscrit dans la politique forestière nationale relative à la généralisation de la certification forestière, cette ambition est davantage consignée dans le Plan national pour le développement de la Transition (PNDT) et matérialisé par l’adoption en mars 2024, d’une feuille de route de la certification forestière. C’est ainsi que pour concrétiser cette feuille de route, une équipe multi-acteurs composée de la direction générale des Forêts, via la direction des forêts communautaires, le FSC Bassin du Congo et des ONGs locales s’est déployée dans neuf (9) forêts communautaires entre le nord et le sud du Gabon entre avril-décembre 2023.
L’enjeu était de réaliser une étude conduite dans le cadre du projet régional FSC dénommé « Certifier les forêts et plantations gérées par les communautés et les petites entreprises en Afrique centrale et de l’Ouest » en vue d’atteindre les objectifs de généralisation de la certification forestière. Les résultats de l’étude, explique le Secrétaire général adjoint du ministère des Eaux et Forêts, Félicien-Joël Bodinga, ont permis à cette équipe de proposer un plan de mise en conformité des forêts communautaires aux exigences de la certification FSC. Au Gabon, ce plan d’accompagnement et l’atelier organisé depuis hier, jeudi 5 septembre 2024 à Libreville en présence des représentants des forêts communautaires, permettra de déboucher sur l’adoption d’un projet pilote de certification des forêts communautaires.
Pour le Secrétaire général adjoint du ministère des Eaux et forêts, l’adoption d’un projet pilote est primordial, d’autant plus que d’après lui, les forêts communautaires exploitent dans leur domaine forestier, du bois qu’elles vendent ensuite aux grandes entreprises qui le transforment pour l’exporter. « Il est donc impératif que l’image du bois issu des forêts communautaires connaissent une embellie pour mieux se positionner sur le marché », fait-t-il savoir.
La voie proposé par le ministère des Eaux et Forets et le FSC offre plusieurs opportunités aux communautés locales, à travers les forets communautaires. Elle permet aux forets communautaires de se conformer aux exigences internationales de labellisation et ouvre par la même occasion de nouveaux débouchés en terme de marchés.
Pour permettre aux forêts communautaires de s’aligner à la certification au même titre que les grandes entreprises du secteur forestier, deux initiatives sont proposées par le FSC. Il s’agit entre autres, de la Certification de groupe et de la procédure d’amélioration continue. « Contrairement à ce qui se dit, la certification FSC va apporter des éléments de solution aux forêts communautaires. Comme je l’ai signifié lors de ma prise de parole, il y a plus de 11 millions de forêts communautaires qui sont certifiées à travers le monde. Il est vrai que les forêts communautés existantes dans le bassin du Congo rencontrent des difficultés, mais si elles décident d’utiliser les solutions adaptées proposées par le FSC, nous sommes convaincus qu’elles pourront faire face aux problèmes auxquels elles sont confrontées », a souligné Patrick Epié, Coordonnateur FSC pour le bassin du Congo et l’Afrique.
Eu égard aux débordements connues en ce qui concerne l’exploitation forestière les forêts communautaires, l’option de la certification, longtemps plébiscitée au Gabon par de nombreux acteurs, offre une nouvelle perspective aux communautés locales de mieux penser la gestion des forêts communautaires.
Michael Moukouangui Moukala