Au Gabon, ces huit dernières années, les inondations, conséquence des fortes intempéries dues aux changements climatiques, ont touché près de 6120 ménages. A titre préventif, le pays vient de se doter d’un Observatoire chargé de l’analyse et des actions de prévention de risques liés à ces catastrophes.
Ces dernières années au Gabon, la conjugaison de nombreux facteurs sociaux et environnementaux conduisent à une recrudescence des catastrophes naturelles, impactant négativement la vie des populations des grandes villes. Si ce basculement affecte environ un gabonais sur quatre, presqu’aucune région n’est épargnée.
En 2022 par exemple, du fait de l’impact des changements climatiques sur la pluviométrie au Gabon, de nombreuses personnes ont été affectées par les fortes intempéries qui ont marqué cette année. De Libreville, à Lambaréné, en passant par Mouila, Port-Gentil, Mimongo sans oublier Franceville, de nombreuses localités n’ont pas été épargnées par les inondations.
Sur une période de huit ans, entre 2013 et 2021, 6120 ménages ont été affectés par les inondations selon les données du ministère de l’Intérieur. Selon les simulations de la direction de la Protection civile, cela représente 37.000 personnes, si l’on considère qu’un foyer compte en moyenne 6 personnes au Gabon. Ce qui représente une moyenne de 5000 personnes touchées par ces catastrophes.
Pour Jean Hervé Mve Beh, directeur général des écosystèmes aquatiques, ces sinistres s’expliquent. Selon lui, « nous sommes aujourd’hui dans les changements climatiques, qui vont se traduire au Gabon par une abondance d’eau ». Pour ce dernier, il est donc important pour le pays de s’adapter en changeant les modèles d’urbanisation, la façon de construire les routes, l’agriculture et bien d’autres.
Pour lutter contre ces évènements malheureux, le Gabon songe depuis plusieurs mois, à la mise en place d’un plan d’urgence spécifique à ces questions. Celui-ci a été annoncé en novembre 2022 par l’ancien président de la République, Ali Bongo Ondimba. Son effectivité devrait permettre de s’attaquer aux problèmes des inondations et éboulements dans plusieurs localités du pays. Ce plan faisait suite à une série de catastrophes naturelles dont le Gabon a été victime durant cette période avec la plus marquante, celle du PK8, où derrière le célèbre Marché-Banane une famille de sept personnes a été emportée par les éboulements.
Relançant ce dossier, face aux nombreux dégâts enregistrés en période pluvieuse sur l’ensemble du territoire national, le président de la Transition, le Général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguéma, a lors du Conseil des ministres du 28 septembre 2023, annoncé la mise en place, au sein de la présidence de la République, d’un Observatoire chargé de l’analyse et des actions de prévention de risques. Cette nouvelle cellule sera aussi chargée de la gestion et la prise en charge des dommages consécutifs aux catastrophes naturelles.
Si cette cellule sonne comme une réponse sociale face aux dégâts causés par les intempéries, le problème, d’un point de vue scientifique et technique demeure toujours préoccupant.
Michaël Moukouangui Moukala