Depuis plusieurs années, le Gabon est confronté à des défis majeurs en matière de sécurité alimentaire. Dans l’optique de pallier les besoins, les autorités de l’ancien régime avaient mis en place cinq Zones Agricoles à Forte Productivité (ZAP) dans différentes provinces du pays. Malheureusement, malgré des lancements en triomphe ces zones sont restées inexploitables.
Le Gabon dépense chaque année plus de 400 milliards de francs CFA pour satisfaire les besoins alimentaires de sa population. Pour inverser cette tendance de dépenses, le pays a opté il y a quelques années, pour la mise en place des Zones Agricoles à Forte Productivité (ZAP). Le modèle de la ZAP de Kango à plus de 100 kilomètres de Libreville illustre cette ambition.
D’une superficie brute de 23 000 hectares, la ZAP de Kango, comme de nombreux autres, devait être un catalyseur du développement de l’agriculture en réponse au problème de l’autosuffisance alimentaire qui frappe le Gabon depuis des décennies. Dans la vision du projet, diverses cultures, selon les spéculations du gouvernement, à l’exemple de la banane, les plantes à tubercules, les plantes maraîchères et fruitières et même le maïs, le soja, l’arachide, le concombre, etc., devraient être accueillies.
Plus d’un an après son lancement, la Zone agricole à forte productivité de Kango est restée à sa phase rudimentaire. L’exploitation de la zone n’a jamais réellement démarré. Sur la nationale, la signalétique indiquant le lieu de l’emplacement du projet montre même qu’aucune activité ne s’y déroule. Comment comprendre qu’avec tous les fonds injectés par le Gouvernement, la zone n’affiche aucun résultat palpable.
Surtout que l’objectif renouvelé était de parvenir d’ici 2025 à la production de 50% des aliments consommés au Gabon. Sans oublier que ce projet était censé, selon les orientations du Gouvernement, être un facteur de réduction du taux d’importations des denrées alimentaires.
Au regard de cette situation, on observe une énième défaillance en matière d’initiatives visant à augmenter la production locale dans le secteur de la sécurité alimentaire du pays. Que deviennent les investissements de ces ZAP au lendemain des lancements desdites zones ?
Le secteur agricole pourrait jouer un rôle essentiel dans la promotion de la sécurité alimentaire et dans la diversification de l’économie gabonaise. Cependant, malgré les efforts continus pour renforcer ce secteur, plusieurs projets demeurent à l’état embryonnaire.
Séraphin Lame