Entre solutions nouvelles, innovations et migration vers la durabilité, la célébration de la journée mondiale du Tourisme ce mercredi 27 septembre 2023 met à l’honneur la nécessité d’investir massivement dans ce secteur pour ouvrir des nouveaux débouchés au secteur. En Afrique, particulièrement au Gabon, l’écho de ce besoin alimente depuis plusieurs années les débats.
Investir pour la population, la planète et la prospérité est le thème retenu cette année, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale du Tourisme. Pour l’Organisation mondiale du Tourisme (OMT), l’intérêt de cette thématique réside dans l’universalité qu’offre ces trois dimensions en posant les bases qui permettront cependant au tourisme d’exprimer son formidable potentiel, de sorte à offrir des débouchés à la population et améliorer la résilience, pour accélérer l’action climatique et progresser vers une plus grande durabilité pour la planète. Une référence aux objectifs de développement durable conformément à l’Agenda des Nations unies.
En effet, l’OMT considère les investissements comme une priorité essentielle pour le secteur. Une priorité autour de laquelle doivent s’unifier les États membres, les destinations, les entreprises et les investisseurs. En ce sens, l’organisation lancera à l’occasion de cette journée, un appel à l’action en direction de la communauté internationale, des gouvernements, des institutions financières multilatérales, des partenaires du développement et des investisseurs du secteur privé, les invitant à se rassembler autour d’une nouvelle stratégie en matière d’investissement dans le tourisme.
D’un point de vue mondial, cet appel est essentiel pour le développement du secteur, afin de lutter efficacement contre les inégalités qui caractérisent notamment les pays en voie de développement en matière de développement du tourisme et de promotion de durabilité. Le tourisme est en effet parmi les premiers employeurs dans le monde. Fort de son potentiel, le secteur s’impose comme un excellent instrument de diversification de l’économie et un important moteur de la création d’emplois, produisant un effet multiplicateur dans d’autres secteurs et contribuant au développement rural. En outre, dans les zones rurales, le secteur profite particulièrement aux groupes traditionnellement défavorisés, comme les femmes qui représentent 54 % de la main-d’œuvre du secteur du tourisme, contre 39 % dans l’économie générale, les jeunes et les populations autochtones.
Facile d’accès pour les micro-entreprises, les petites entreprises, les travailleurs indépendants, qui représentent une part considérable des acteurs de la filière tourisme et l’entrepreneuriat communautaire en général, le tourisme offre des débouchés certains pour les populations dans de nombreux pays. Par exemple dans les destinations émergentes, 50 % des jeunes ne parviennent pas à travailler dans le tourisme faute d’occasions, de ressources ou d’accès aux études. L’offre actuelle d’éducation et de formation est déséquilibrée, l’hôtellerie y tenant une place prépondérante. Demain projette l’OMT, la main-d’œuvre touristique mondiale aura besoin du renfort de millions de diplômés d’écoles hôtelières tous les ans d’ici 2030, et 800 000 autres emplois chaque année exigeront une formation professionnelle spécifique.
En Afrique et particulièrement au Gabon, la réalité est similaire. Avec une contribution minime au PIB, moins de 5%, un secteur sous-développé pour cause de nombreuses contingences, le tourisme peine à s’affirmer comme un secteur pourvoyeur d’emplois. Et pourtant, pour les plateformes telles que le Réseau africain des professionnels du Tourisme (RAPT), il est possible de « faire du tourisme un vecteur de développement durable » en Afrique. C’est la conviction soutenue depuis quelques années par l’ivoirien Kouadio Marcel Gougou, président des RAPT. L’association panafricaine qu’il préside, « agi pour le développement et le rayonnement du tourisme en Afrique, afin d’en faire une priorité des politiques de développement d’une part et, d’autre part, un outil de sauvegarde du patrimoine culturel ainsi qu’un moteur de croissance économique, de réduction de la pauvreté et pourvoyeur d’emplois. »
Cette célébration rappelle aussi bien à la communauté internationale, aux acteurs du secteur, au pays qu’aux entités telles que le RAPT, la nécessité d’injecter les fonds nécessaire au développement du secteur. Une vision qui s’est traduite en mai 2023 par les Rencontres africaines du tourisme durable (RATD) dont l’objectif était essentiellement de booster le secteur pour en faire un contributeur économique à part entière.
Michael Moukouangui Moukala