Engagement payant pour le Gabon qui vient de voir certifier par la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), un total de 187 millions de ses crédits carbone sur la période 2010-2018. Cette certification conforte les ambitions de la position du Gabon.
Les crédits carbone du Gabon « arriveront probablement sur le marché juste avant la COP27 » avait prévenu en juin dernier, le ministre des Eaux et Forêts, Prof. Lee White. Près de quatre mois après, alors que doit se tenir en novembre prochain à Charm-el-Cheikh en Égypte, la COP27, le Gabon est en passe de réussir son pari de faire introduire ses crédits carbones sur le marché financier à des fins de se faire de l’argent.
La Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), l’une des trois conventions adoptées lors du Sommet de la Terre de Rio en 1992, vient en effet de certifier un total de 187 millions de crédits carbone du Gabon pour la période 2010-2018. Cette certification facilite le processus de mise en valeur de ces crédits sur les marchés des capitaux et constitue une étape importante dans leurs démarches de « commercialisation » par le pays.
De quoi faire plaisir aux autorités gabonaises, dont le président de la République Ali Bongo Ondimba qui n’a pas manqué de partager la joie de cette victoire. « Pour le climat, c’est une grande victoire. Pour notre pays, qui va pouvoir tirer désormais une partie de ses ressources de la protection de la forêt, c’est un moment historique ! », a commenté le président de la République.
A 35 dollars l’unité, les 187 millions de crédits carbone que le Gabon envisage de mettre sur le marché devrait lui valoir plus de 2 milliards de dollars en compensation de son action climatique. Quatre-vingt-dix millions de ce montant seront vendus et des mécanismes « hors marché » seront utilisés pour le solde. Ce stock de crédit pourrait représenter la coquette somme de plus de 1300 milliards de francs CFA représentant environ 40% du budget de l’Etat.
Le Gabon doit une telle reconnaissance grâce à sa politique résiliente vis-à-vis des questions urgentes du moment telle que la déforestation. Au Gabon, près de 90% du territoire est couvert de forêts. Ce qui fait la différence de ce pays avec les autres. Mais ici, c’est surtout la capacité des autorités à préserver ce territoire qui vaut le respect de la communauté internationale. L’un des défis désormais du pays reste de monétiser les avantages générés par sa captation de carbone.
Michaël Moukouangui Moukala