L’implémentation du projet « Découverte des gorilles de l’Ouest africain au Gabon », objet d’un séminaire initié les 27 et 28 avril par l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN), va nécessiter une sécurité budgétaire d’environ 1 milliards de francs CFA pour l’habituation des gorilles. Avec deux groupes de gorilles déjà habitués à la présence de l’homme, ce sont environ 2400 touristes qui sont attendus au Gabon par an dans le cadre de ce projet.
Après l’adoption en janvier dernier par l’Agence nationale de la promotion du Tourisme locale (Agatour) de la marque « Discover Gabon », le tour est revenu durant deux jours, à l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) de réunir les acteurs de l’écotourisme national, afin d’affiner le projet d’organisation du produit touristique «Vision des gorilles de l’ouest Africain ». Cette initiative vise à mettre en place une plateforme organisationnelle faisant intervenir toutes les parties prenantes au secteur de l’écotourisme pour assurer la vision des gorilles de manière durable et efficace dans les forêts gabonaises.
Si à l’occasion de ce séminaire, deux groupes, organisés autour des acteurs privés et des scientifiques notamment de l’ANPN, ont planché sur les actions de Communication et marketing, et la méthodologie nécessaire à la matérialisation de ce projet qui revêt d’après le Secrétaire Exécutif de l’ANPN, Christian Tchemambela, « un caractère stratégique pour la promotion de la destination Gabon », les recommandations issues de cette rencontre laissent entrevoir des gros efforts à fournir pour affiner ce « produit d’appel » axé autour de la valorisation des gorilles.
« Les recommandations de ces deux jours de séminaire sont doubles, puisque vous avez bien compris qu’il y avait à la fois des scientifiques et les acteurs du tourisme. Parce que le gorille est un animal spécifique, si l’on veut le préserver, on doit tenir compte des recommandations des scientifiques », a fait savoir Christophe Ogombe, Conseiller spécial du Président de la République auprès de l’ANPN parlant au nom du Secrétaire Exécutif de l’agence empché lors de la clôture du séminaire.
Parmi celles-ci, on note la flexibilisation de la commercialisation du produit avec entre autres, l’harmonisation du tarif de permis de Gorille, la centralisation des réservations par un site d’observation, la mise en place d’un système de labélisation par Agatour, le déploiement des techniques marketings pour mieux comprendre et vendre le produit, l’organisation générale des sites d’observations, une meilleur connaissance des projets (six au total) sur la conservation des gorilles au Gabon, le choix des sites dédiés, les études préalables et le choix des groupes cibles. Concernant le dernier volet, les parties prenantes, les scientifiques recommandent d’investir sur les sites où des groupes de gorilles sont en cours d’habituation, notamment à Loango et à Moukalaba-Doudou.
Par ailleurs, ces derniers préconisent également aux parties prenantes au projet de rechercher d’autres groupes, tant à Loango, Moukalaba-Doudou que dans les autres aires protégées du pays. Si ces quelques actions nécessiteront des efforts supplémentaires sur le plan humain, matériel, logistique que financier, il faut environ 1 milliards de francs CFA sur 5 à 7 ans pour financer le suivi et l’habituation des gorilles. Une opération cruciale pour la réussite du projet global axé autour de la « Découverte des gorilles de l’Ouest africain au Gabon ». Et pour cause, la réussite de cette étape et l’implémentation à proprement parler du projet devraient en effet permettre au Gabon d’espérer au maximum 2400 touristes par an avec les deux groupes de Loango et de Moukalaba-Doudou.
Avec des efforts supplémentaires des acteurs de la conservation, les sites d’habituation pourraient être portés à quatre (Lopé, Pongara, Loango et Moukalaba Doudou), soit dix groupes de gorilles dans le pays. Ce qui relèverait le potentiel des touristes attendus au Gabon. Toute chose qui ne sera que bénéfique pour l’éconimie nationale.
Michaël Moukouangui Moukala