L’entrée en vigueur de la norme FSC va induire aux opérateurs économiques du secteur bois, des coûts pour la certification de leurs concessions forestières. Cependant, certains opérateurs pourraient éprouvés des difficultés à payer le prix fixé. Cette faiblesse se présente comme un défi pour la bonne marche du processus de certification forestière au Gabon.
L’année 2025 approche à grands pas. Malgré les contraintes, le Gabon semble droit dans ses bottes face à sa volonté de certifier l’ensemble de ses concessions forestières. Face à cet impératif, l’entrée en vigueur de la norme nationale FSC semble donner de l’espoir aux autorités gabonaises. Mais la question se pose non seulement comme un défi pour le ministère des Eaux et forêts, mais également comme un obstacle pour les petits exploitants forestiers qui pourraient faire face à la difficulté de payer le juste prix pour être à jour face à cette volonté publique.
En effet, l’adhésion des entreprises forestières à ce processus est assortie d’une contrepartie financière qui ne garantit pas toujours une récupération sur les prix de vente du bois. Partant de cela, « l’obligation de certification va, à son tour, conduire une nouvelle phase de concentration au profit d’un nombre restreint de grandes entreprises », analysait il y a quelques mois, Alain Karsenty, Spécialiste des forêts, économiste et chercheur au CIRAD. Les exploitants forestiers privés devraient être impactés face à la contrainte financière. « Il est probable que nombre d’entre eux ne voudront ou ne pourront absorber les coûts de la certification sans être en mesure de les répercuter sur les prix de vente du bois. Leur départ est donc pratiquement acquis », prévenait le spécialiste.
L’abandon probable des permis par des opérateurs forestiers qui ne pourront et/ou ne souhaiteront pas se certifier, libérera des concessions forestières au profit d’une extension des aires protégées à l’Agence Nationale des Parcs Nationaux (ANPN) ou au développement du palmier à huile, culture stratégique pour le tout puissant groupe singapourien Olam au Gabon. La question du coût demeurera donc au centre des préoccupations dès l’entrée en vigueur de cette norme.