De 27° à leur niveau normal, les températures ont augmenté au Gabon, atteignant des niveaux oscillant entre 34 et 35° ces derniers temps. Une situation qui ne facilite pas la vie aux populations. Celles-ci s’expliquent cependant d’après les scientifiques, par plusieurs facteurs.
Le réchauffement climatique est bien réel. Les Gabonais, qui ne se soucient pas des conséquences de la question l’apprennent ces derniers temps à leur dépend. Et pour cause, partout à travers le pays, les températures ont grimpé, atteignant des niveaux record de 34 à 35° contre 27° à la normale. Ce qui se caractérise par des pics de chaleur insupportables dans de nombreuses villes du pays.
Ingénieur en météorologie et directeur général adjoint par intérim de la Direction générale de la météorologie, Pierre Zue Eya explique que cette situation est due à plusieurs facteurs. « N’oublions pas que nous sommes en pleine période de saison de pluie et généralement à partir de mi-février, mars et avril, c’est la période durant laquelle on enregistre des valeurs les plus élevées au niveau de la température au Gabon. Ces températures sont généralement accompagnées des pluies violentes, c’est-à-dire des pluies accompagnées d’orages, des vents violents et des tonnerres », fait remarquer l’Ingénieur.
A ce facteur, le scientifique ajoute les changements climatiques. Pour Pierre Zue Eya, il serait ironique d’aborder la question des pics de chaleur observés actuellement au Gabon sans la mettre à l’actif de la question des changements climatiques. Si depuis toujours, la période allant de février à avril est caractéristique des grands extrêmes, avec l’accélération des changements climatiques, note le scientifique, on enregistre des valeurs assez élevées. « On va jusqu’à des températures de plus de 30°, 35-36°, alors que généralement jusqu’à une période récente on était au niveau de 28-29° », explique-t-il.
Et ce dernier de prévenir : « la population doit s’attendre effectivement à ces vagues de chaleurs, parce que les températures augmentent. » Toute chose partagée par Nicaise Rabekongo, Docteur en Géographie et Aménagement de l’Espace, Chercheur au Cenarest/IRSH, Chef de Laboratoire GREH. Pour le géographe, aux facteurs énumérés par l’Ingénieur, s’ajoute l’explication liée à la raréfaction des forêts en zone urbaine. « Il faut rappeler qu’en milieu urbain, les températures sont plus élevées qu’en milieu rural. Parce que dans les villes, il n’y a plus de forêts et de zones marécageuses qui renvoient dans l’atmosphère les rayons solaires, donc tempèrent les chaleurs ».
Fort heureusement, fait constater le directeur général adjoint de la Direction générale de la météorologie, ces pics de chaleur sont passagers. « Lorsqu’on observe la climatologie du Gabon, généralement, les températures vont commencer à diminuer vers fin avril début mai. » En guise de conseil pour faire face à ces vagues de chaleur, Pierre Zue Eya conseille aux populations de beaucoup s’hydrater. « Il faut beaucoup s’hydrater, c’est-à-dire, il faut beaucoup boire de l’eau. Avoir toujours des bouteilles d’eau en permanence », conseille-t-il. Il faudra cependant noter plusieurs semaines, le temps de passage de cette difficile période.
Cet article est une vielle production de La Lettre Verte que nous avons réactualisé, compte tenu de la réalité qui est quasi la même par rapport au moment durant lequel nous l’avions produit.
Michael Moukouangui Moukala