Ministre des Eaux et Forêts, le Gén. Maurice Ntossui Allogo ne fait pas l’unanimité auprès des forestiers gabonais. Le Secrétaire général du Comité pour la Transition et la Restauration des institutions (CTRI) qui hérite d’un passif assez mitigé du Prof. Lee White, est en mauvais termes avec les acteurs gabonais du secteur.
Si lors de sa prise de fonction en septembre 2023, quelques semaines seulement après le « coup de libération » perpétré par le Comité de la Transition pour la Restauration des Institutions (CTRI), le ministre des Eaux et Forêts, remplaçant du Prof. Lee White avait annoncé mettre l’humain au centre de sa gouvernance, ses postures, à en croire Emmanuel Marcos Zué Meyé Eyene, président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises et industries (CGPMEI), seraient en opposition totale avec sa ligne directrice de départ. Le ministre est en effet accusé par Emmanuel Marcos Zué Meyé Eyene de suivre sa propre voie, guidée par des intérêts personnels et ceux de ses proches, au détriment des intérêts des gabonais dont il est censé servir la cause. En tout cas, c’est ce que lui reprochent les forestiers gabonais lésés par sa méthode de gouvernance.
« Je ne peux m’empêcher de dire que le départ de Lee White avait sonné comme une libération pour nous les forestiers gabonais. Mais rien ne nous préparait à vivre ce que le Général Ntossui Maurice nous fait subir. Pendant que tous les forestiers de la filière de récupération de bois abandonnés sont au chômage, ses parents et les amis du directeur général des forêts exploitent allègrement nos bois », s’est indigné le président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises et industries (CGPMEI) parlant au nom de ses collègues et membres de la plateforme.
Pire, le ministre n’aurait que faire de la « Gabonisation » du secteur souhaitée de part et d’autre à travers le pays et par le président de la Transition, président de la République, Gén. Maurice Ntossui Allogo, privilégiant les exploitants étrangers, notamment chinois. « Si les chinois ont l’argent, ils exploiteront », lui attribue-t-on ces propos balancés aux visages des exploitants gabonais il y a juste quelques semaines. Si cette attribution verbale est avérée, cela signifierait que les mêmes causes produisent les mêmes effets et que le ministère, source de toutes sortes d’accusations de corruption et de malversations financières, n’a pas échappé au virus de la mauvaise gouvernance en dépit de l’arrivée du CTRI.
L’exemple du jeune exploitant forestier dont le ministre des Eaux et Forêts en personne a arraché les documents et fermé la scierie est un signe du renouvellement des pratiques décriées par le passé, lors du temps du ministre Lee White. Allant plus loin, certains s’interrogent même sur la capacité du Gén. à diriger ce ministère, tant les bourdes et les manquements aux obligations de résultats s’accumulent.
Michael Moukouangui Moukala