C’est du jamais vu à cette période de l’année : le détroit d’Hudson, dans le nord du Canada, est en partie à l’air libre… et non recouvert de glace. Dernière illustration en date d’une tendance qui ne cesse de se confirmer, le phénomène vient confirmer un constat : la banquise arctique, dont la superficie enchaîne les records à la baisse en ce début d’année, va de plus en plus mal.
Certes, il fait froid à l’est de la baie d’Hudson, dans le nord du Canada, en ce début de mois de janvier. Les températures sont négatives, mais pas autant que d’habitude puisque celles enregistrées ces derniers jours sont supérieures d’une dizaine de degrés à ce qui est normalement relevé à cette époque de l’année. Résultat : ce changement se répercute sur les paysages. Ainsi, tout l’est de la baie d’Hudson est vierge de glace, ainsi qu’une bonne partie du détroit qui la relie à l’Atlantique Nord. Un phénomène inédit pour un début de mois de janvier qui vient confirmer que la banquise arctique se porte mal.
En effet, sa superficie n’a jamais été aussi faible qu’actuellement à cette période de l’hiver dans l’hémisphère nord : 300 000 km² de moins que le précédent record, soit l’équivalent d’un pays comme le Burkina Faso. Depuis les années 1980, c’est l’équivalent en glace de la République démocratique du Congo qui a disparu, soit plus de 2 millions de km².
La banquise arctique est pourtant censée être en pleine phase de recharge hivernale. Mais cette dernière est de moins en moins efficace : la glace ne se reconstitue plus suffisamment. Elle devient notamment moins épaisse et peine à encaisser la remontée des températures en été. Alors que le phénomène s’amplifie, les scientifiques estiment désormais que l’Arctique connaîtra son premier été sans glace dans les dix prochaines années.
Source : RFI