Dans un rapport intitulé Congo in the Crosshairs, Rainforest Foundation UK met en lumière la menace que constitue l’exploitation du pétrole et du gaz pour les communautés locales dans le bassin du Congo.
Les pays composant le bassin du Congo doivent se défaire du pétrole et migrer vers des énergies alternatives durables. C’est en toile de fond, le message véhiculé par l’ONG Britannique dans son nouveau rapport baptisé “Congo in the Crosshairs”. Celui-ci pointe du doigt une cohabitation nocive entre les industries extractives de pétrole et la vie des communautés locales.
Dans la sous-région, plus de 150 groupes ethniques distincts vivent dans le bassin du Congo et plus de 35 millions de personnes, soit 20 % de la population des pays du bassin du Congo, se trouvent actuellement dans des blocs pétroliers et gaziers existants ou désignés. Conséquence de cette cohabitation, l’industrie pétrolière exerce une pression sur les communautés locales pour exploiter cette ressource.
Pour Ana Osuna Orozco de Rainforest Foundation UK, « ce rapport signale l’expansion inquiétante de l’extraction de pétrole et de gaz sur le continent africain, en particulier dans le bassin du Congo. Le pétrole et le gaz en Afrique devraient quadrupler si les blocs actuels destinés à l’exploration sont exploités. 30 % des blocs d’exploration pétrolière et gazière chevauchent 30 % des forêts tropicales denses d’Afrique, dont 90 % se trouvent dans le bassin du Congo, qui couvre six pays d’Afrique centrale.
Dans le bassin du Congo, il reste plus de 180 millions d’hectares de forêts tropicales denses et plus de 35 % de ces forêts essentielles, soit 64 millions d’hectares (une superficie équivalente à près de deux fois la taille de l’Allemagne), chevauchent aujourd’hui des blocs pétroliers et gaziers existants ou prévus ».
Si les pays d’Afrique centrale ont besoin de se développer, ils ne doivent pas croire que le pétrole est la seule solution, prévient Ana Osuna Orozco, car selon elle, il existe un énorme potentiel d’énergies renouvelables.
Ce rapport remet au goût du jour le conflit persistant entre exploitation des ressources naturelles et respect des droits des communautés locales.
Michaël Moukouangui Moukala