Les forêts du bassin du Congo séquestrent environ 30% des émissions de gaz à effet de serre émis dans la planète. Face à la destruction progressive de l’Amazonie, ce territoire couvrant une superficie de 530 millions d’hectares se présente comme la dernière réponse planétaire face à la montée du réchauffement climatique. Malheureusement, comme l’Amazonie, le bassin du Congo n’est cependant pas à l’abri des impacts négatifs.
Menacé par les activités humaines, dont l’agriculture, l’Amazonie, vaste région située en Amérique du Sud retient son souffle avant sa destruction finale. Les activités agricoles, les infrastructures énergétiques et de transports, sans oublier l’exploitation intensive des ressources naturelles précipitent la destruction des écosystèmes de ce beau et riche patrimoine naturel. En effet, sous l’effet du développement intensif du soja et de la viande de bœuf, des millions d’arbres sont abattus chaque année pour faire prospérer cultures et pâturages malgré l’incident sur les écosystèmes.
Selon un constat établi par WWF France, les nouveaux pâturages occupent 80% des zones déboisées en Amazonie, soit l’équivalent de 14% de la déforestation annuelle planétaire. La déforestation engendrée par ces activités libère 340 millions de tonnes de carbone dans l’atmosphère chaque année, précipitant ainsi le réchauffement climatique. A ce facteur s’ajoute, l’impact des feux des forêts destinés à enrichir les sols et délimiter les champs. Ces feux ont un rôle presque fatal sur les rivières, les animaux, bref, l’ensemble de l’écosystème amazonien. Cependant, ces facteurs ne sont pas les seuls à avoir un impact sur l’équilibre naturel de l’Amazonie. L’extraction illégale et non durable des ressources naturelles dans cette région tropicale compromet aussi l’avenir de ce territoire géographique.
Vouées à l’échec du fait du laxisme des dirigeants d’Amérique du sud, les politiques internationales destinées à encadrer la protection de ce territoire ont montré leur faiblesse. Mais la communauté internationale ne baisse pas les bras pour tenter de sauver ce qui reste du premier poumon vert de la planète. Quoiqu’elle place désormais ses espérances sur le bassin du Congo qui joue le même rôle que l’Amazonie. Ce territoire tropical situé en Afrique
Centrale comprend environ 70 % de la couverture forestière de l’Afrique avec une superficie totale de 530 millions d’hectares, dont 300 millions sont couverts par des forêts à 99 % constituées de forêts primaires.
Selon les estimations scientifiques, le stock de carbone dans le bassin du Congo est estimé à 46 016 millions de tonnes. Les forêts denses humides renferment plus de 65 % du stock de carbone contre 35 % pour les autres
écosystèmes. Aussi, d’après les inventaires menés jusqu’ici, le bassin du Congo est aussi riche de sa diversité des espèces. Soit, plus de 400 espèces de mammifères, 1 300 espèces d’oiseaux, 336 espèces d’amphibiens, 400 espèces de reptiles, 20 000 espèces de plantes répertoriées, dont près de 8 000 sont endémiques. C’est cette diversité qui permet aux forêts tropicales d’Afrique Centrale de séquestrer jusqu’à environ 30% des émissions de gaz à effet de serre émis dans la planète.
Toutefois, la problématique de la préservation des écosystèmes naturels en Afrique Centrale est intimement liée à celle du développement économique. En effet, si de nombreuses économies composant ce territoire sont des
économies de rente, les dirigeants de cette zone géographique semblent avoir compris l’enjeu d’exploiter durablement les ressources de cette grande forêt tropicale. Ce, d’autant plus que l’enjeu de développement durable s’impose désormais comme une exigence dans les politiques publiques des pays du bassin du Congo. Certes, tout n’est pas parfait. Ainsi, ce n’est donc pas à tort que la communauté internationale repose ses espérances sur le maintien plus ou moins intact de ce territoire géographique. Mais cela à un prix !
Michaël Moukouangui Moukala