Représentant le Gabon, quatre agents publics de la direction générale des Pêches et de l’Aquaculture et le Génie Militaire ont pris part du 04 au 17 juillet dernier à Wuxi en Chine, à un séminaire sur la « Promotion de l’aquaculture dans les pays africains francophones ». Objectif, apprécier le modèle chinois d’aquaculture pour tirer les meilleurs enseignements.
L’aquaculture désigne en soi, toutes les activités de production animale ou végétale en milieu aquatique. Cette activité se pratique dans des rivières ou dans des étangs, en bord de mer. Associé aux pêches, l’aquaculture apportent selon la FAO, une importante contribution à la sécurité alimentaire et la nutrition. Ces deux activités sont à elles seules, la principale source de protéines pour 17% de la population mondiale et de presque 25% dans les pays à faibles revenus et à déficit vivrier.
En Chine, les autorités ont compris très tôt la nécessité de développer cette filière, eu égard à l’expansion démographique de ce pays. Dans ce pays, les traces de l’aquaculture continentale remontent à 2400 ans. Des poissons marins et des mollusques et crustacés ont été cultivés entre 1700-2000 ans. Aujourd’hui, cette activité pèse environ 4,3 millions ouvriers ruraux pour un revenu annuel net de 8 667 Yuan par habitant.
Contrairement à ce qui peux paraitre, le succès de la production chinoise en matière d’aquaculture se résume en six étapes : la disponibilité de la ressource poisson, la quantité de la ressource, la qualité organoleptique, le respect de l’écologie dans l’élevage et la production du poisson, la nécessité de produire du poisson nutritionnellement de bonne qualité et la labellisation. En Afrique si de nombreux pays aspirent à atteindre le niveau le niveau de développement de la filière chinoise, trente-un représentants originaires de la Guinée Conakry, du Bénin, Gabon, de la Côte d’Ivoire et du Cameroun sont allés du pris part du 04 au 17 juillet dernier à Wuxi en Chine, à un séminaire sur la « Promotion de l’aquaculture dans les pays africains francophones ».
Ce séminaire avait pour but de présenter le modèle d’aquaculture de la République populaire de Chine qui a connu une évolution spectaculaire et remarquable depuis seulement les années 60 pour se hisser au premier rang mondial de la production aquacole avec plus de 6 millions de tonnes de production annuelle. Grâce aux exposés des éminents chercheurs chinois du Centre de Recherche des poissons d’eau douce (FFRC)de Wuxi à cette rencontre, cinq pays, tous d’Afrique francophone, se sont imprégnés des connaissances qui expliquent le succès de la production aquacole chinoise.
Les thématiques abordées étaient entre autres, « les systèmes de soutien aux sciences et technologies halieutiques », « le développement et la démonstration de l’industrie de l’alevin amélioré en Chine », « le développement de l’industrie de l’aliment pour poisson », « la technologie et la promotion de l’élevage du tilapia en Chine », « l’aperçu de la promotion des techniques aquacoles dans la province de Guizhou » et « la mission des services de vulgarisation aquacole des agents chinois qui s’appuie sur le célèbre dicton de Lao Tsu ” donnes à l’homme un poisson et il vivra un jour. Apprends à l’homme à pêcher et il vivra toute sa vie”. »
En quête d’un meilleur schéma pour développer ce pan de l’économie nationale, le Gabon était représenté par la direction générale des Pêches et de l’Aquaculture et le Génie Militaire Agricole. Soit quatre agents ayant représenté le pays à cette belle rencontre d’apprentissage. L’enjeu est compréhensible, puisqu’en effet, selon les données officielles, le Gabon compte seulement 423 exploitants pratiquant l’aquaculture et la pisciculture au Gabon. Comme de nombreux secteurs, celui de l’aquaculture est en proie à des difficultés multiformes. Ce qui suggère de mettre en place des mesures de dopages pour dépeindre ce tableau.
Fort de l’impact de ce voyage d’immersion, la délégation propose-t-elle de « mettre en place une convention de travail entre la DGPA et la Génie Militaire agricole », « des arrêtés y relatifs à soumettre aux deux ministères », « mettre en place des points focaux Gabon et une unité de réflexion, et une équipe conjointe pour la prospection des sites devant abriter les projets prioritaires en lien avec le contenu du programme du séminaire effectué », « un plan de financement de ces projets à la hiérarchie et au soutien financier de la République populaire de Chine, après les études de faisabilité, business plans, études de rentabilité économique et sociale ; et bien évidemment les études d’impact environnemental. »
Marquée par l’expérience chinoise, la délégation gabonaise veut à tout faire bouger les choses pour faire de l’aquaculture est un secteur porteur d’espoir, tant en termes d’emploi, de rentabilité financière que de suffisance alimentaire. Ainsi, à 15 kilomètres de Ntoum sur la route de Cocobeach et à Nyali sur l’axe Ndendé-Tchibanga, la délégation gabonaise propose-t-elle tout aussi que soit réhabiliter, les projets de rizipisciculture de Akok et celui de la crevetticulture artisanale de la crevette “Missala” de kango. Ces deux projets, explique-t-elle, vont nécessiter les moyens tels que des engins lourds, l’expertise en aménagement aquacole, des moyens matériels et matériaux conséquents, la formation et le renforcement des capacités en Chine de ressources humaines locales, l’assistance technique des experts chinois en la matière, un suivi administratif et un engagement financier de la hiérarchie et une coopération bilatérale aquacole expérimentale avec les partenaires au développement et précisément la République populaire de Chine.
Il va s’en dire que la matérialisation de ce schéma pourrait inverser les choses dans un secteur dont l’importance demeure encore sous-évaluée au Gabon.
La Lettre Verte avec Mediaposte