La Sixième Assemblée des Nations Unis sur l’Environnement s’est ouverte hier, mardi 28 février 2024 à Nairobi au Kenya au siège du Programme des Nations Unies pour l’environnement (Pnue). Au centre des échanges, la question de la crise du plastique.
A l’ouverture des travaux, Inger Andersen, la directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) est revenue sur la nécessité d’un consensus sur les mesures à prendre pour lutter efficacement contre les menaces qui pèsent sur l’environnement. « Ce que nous devrions attendre de l’UNEA-6, ce sont des gens, des décideurs qui regardent vers l’horizon, qui sont conscients de ce qui nous attend et qui pourrait potentiellement endommager notre planète, et qui prennent des mesures préventives pour éviter tout cela. Et les dommages qui sont déjà là, prendre des décisions, contre ces dommages, et de sorte que nous puissions, en fait, vivre sur une planète durable et saine », a-t-elle fait savoir.
Cette assemblée s’ouvre dans un contexte mondial particulièrement marqué par la crise du plastique. Ce que conforte l’ambassadrice et représentante permanente du Chili auprès du Programme des Nations Unies pour l’environnement, qui fait remarquer que moins de 10 % des déchets plastiques sont actuellement recyclés et que le secteur de l’alimentation et des boissons est responsable de 9 des 10 articles collectés. Ces statistiques peuvent paraître légères, mais lorsqu’on les confronte à la réalité, cela représente une véritable menace pour l’équilibre des écosystèmes naturels. En effet, chaque année, ce sont 500 milliards de bouteilles de boissons en plastique qui sont produites. Cette production induit des conséquences sur la nature.
« Si nous polluons trop nos cours d’eau, si nous sur-pêchons dans nos océans ou si les plastiques se retrouvent dans les océans, même s’ils ne viennent peut-être pas du Kenya, ils pourraient assurément s’échouer sur les côtes kényanes. Le fait est que la seule façon de résoudre certains de ces problèmes est de parler ensemble. Et parler ensemble, est la définition même du multilatéralisme » a déclaré Inger Andersen.
Même si la triple crise planétaire qui accentue la pauvreté et creuse le fossé des inégalités entre riches et pauvres s’invitera dans la plupart des discussions de cette assemblée générale, le principal point au cœur des préoccupations demeure la manière dont le multilatéralisme peut contribuer à résoudre les problèmes liés au changement climatique, à la perte de biodiversité et à la pollution. Les dirigeants mondiaux et les plus de 5 000 représentants de gouvernements, de la société civile et du secteur privé présents à Nairobi doivent donc parvenir à un consensus pour l’avenir de la planète.
Présent à l’occasion de cette assise via son ministère de l’Environnement, du Climat et du Conflit homme-faune, le Gabon entend profiter de cette passerelle pour promouvoir sa politique en la matière et mettre en avant les difficultés qui accablent son action. Il faut dire que cette assise conforte la trajectoire emprunté par le pays il y a seulement quelques jours. Celui-ci veut réduire l’usage du plastique unique. Pour cela, une ordonnance y relative vient d’être adoptée en Conseil des Ministres.
Séraphin Lame