Après leur certification par la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), le Gabon poursuit à Charm el-Cheikh, en Egypte, avec la promotion de ses crédits carbone. A l’occasion, le ministre des Eaux et Forêts, le ministère du Budget et le Fonds gabonais d’investissement stratégique (FGIS) ont rencontré banquiers, financiers et tiers.
Le Gabon est décidé à tirer parti de ses efforts pour la gestion durable de sa forêt qui constitue environ 90% du territoire national. Présent à Charm el-Cheikh en Egypte à l’occasion de la COP27, le pays a entamé depuis quelques jours, une campagne de promotion de ses crédits carbone. A cette occasion, le Professeur Lee White, le ministre des Eaux et Forêt, sa collègue du Budget et le FGIS, ont entamé une série de rencontres avec des banquiers, financiers et tiers afin d’échanger sur ces crédits.
Ces rencontres ont été des moments décisifs pour le pays, puisqu’elles ont permis de commencer à parler des prix de vente, des achats de ces crédits carbone mais aussi, de booster les questions de redevance financières liées aux émissions des pays développés. « Avec le ministre du budget, on est là pour booster ces questions des finances, en essayant de maintenir la pression sur les pays développés afin qu’ils respectent leurs engagements de financement et de réduction de leurs émissions », a fait savoir le Professeur Lee White.
Le Gabon veut échanger sur le marché financier, un total de 90 millions de crédits carbone, soit à peu près le même montant que le total des crédits similaires émis l’an dernier. Le pays veut atteindre cet objectif juste après la COP27 et compte sur la responsabilité du marché et l’évolution de la question pour atteindre ses objectifs.
En effet, en plein essor, le marché des crédits carbone est un excellent moyen pour les entreprises de compenser leur empreinte carbone. Les entreprises et les investisseurs les achètent pour compenser leurs émissions ou les revendent éventuellement avec profit. Très latente il y a encore quelques années, la question commence à avoir un fort écho auprès de plusieurs acteurs, dont les pays, qui commencent à se mobiliser pour honorer autrement leurs engagements. Les États-Unis ont par exemple lors de la conférence des Nations Unies sur le climat en Égypte, proposé un nouveau programme de crédits carbone. Celui-ci vise à aider les pays en développement à se sevrer des combustibles fossiles.
Sur le marché, d’après les dernières informations en notre possession, la tonne de carbone du Gabon est relativement vendue au-dessus des espérances et à des meilleures conditions du marché avec une forme de deal direct avec les acheteurs. Ce mécanisme fait débat, tout comme les potentialités de gain. A la différence de certains pays qui ont échoué sur cette voie, le Gabon veut compter sur son leadership en la matière pour tirer profit de ses efforts de conservation de sa forêt.
Michaël Moukouangui Moukala