Après plus de 40 ans d’exploitation du gisement de manganèse de Moanda au Sud-Est du Gabon, les appétits de Comilog, filiale du groupe français Eramet sont toujours aussi vorace. Chaque jour, c’est environ 36 tonnes de manganèse qui sortent de la carrière exploitée le français et ses dommages écologiques ne sont pas toujours très loin.
Moanda et la Comilog, c’est une histoire de proximité ancienne. Tellement ancien qu’aujourd’hui, cela fait en effet plus de 40 ans que cette compagnie entretient une relation industrielle avec cette localité située dans la province du Haut-Ogooué. D’ailleurs, ces deux noms sont tellement liés au Gabon que prononcé l’un, c’est comme parler de l’autre.
Avec ses 25% des réserves mondiales estimées de manganèse, Moanda et ses environs nourrissent chaque jour un peu plus, les appétits de la filiale d’Eramet. Par jour, c’est environ 36 tonnes de ce minerai qui sortent de la carrière de Moanda. Là-bas fait remarquer Olivier Kassibi au micro d’Abarabnews, le manganèse, on en trouve à environ 5 à 6 mètres sous la surface.
Comme de nombreux métaux, le manganèse est un conducteur ou stockeur électrique, qui rentrent depuis, dans le processus de fabrication de batteries automobiles, d’éoliennes, de panneaux photovoltaïques. L’industrie a besoin de montagnes de ces minerais pour espérer se détourner du pétrole et des énergies fossiles.
Contrairement à certains industriels, la filiale d’Eramet dispose des installations industrielles sur place à Moanda. Cette domestication de ses unités de production constitue pour les dirigeants de cette compagnie, un motif de fierté car cette logique se démarque des concurrents. Cela participe à lutter contre le chômage et génère de la valeur ajoutée pour le pays.
Ce modèle n’est cependant pas sans reproche. « Depuis le début de l’exploitation en 1962 à Moanda, tous les déchets miniers de l’exploitation du manganèse ont été rejetés dans la rivière Mouilli. Ces rejets concernent des boues issues de la laverie et aussi les résidus solides et stériles stockés sur le terril en dessous la zone industrielle. Ces déchets représentent une quantité absolument colossale, des millions de tonnes accumulées, années après années dans cette rivière » faisait remarquer l’ONG Brainforest dans une étude publiée en 2010 sur « l’Impact de l’exploitation minière sur les populations locales et l’environnement.
Si on peut reconnaitre que depuis lors, les choses peuvent avoir bien changé au regard de l’emprise des questions de résiliences sur les activités de production, certaines marges d’un point des impacts négatifs de cette activité sur le milieu de vie peuvent, même sans études, faire l’objet d’une attention. Ceci est d’autant plus plausible que l’exploitation du gisement de manganèse de Moanda ne peut se faire sans impact écologique. Le cas de Mounana avec la Comuf nous a enseigné combien de fois la prudence était nécessaire. Aujourd’hui le sort de cette cité jadis prospère est connu de tous. Qu’en sera-t-il de Moanda après l’expérience Comilog ?
Michaël Moukouangui Moukala