Une équipe spécialisée pour la lutte contre le trafic d’espèces protégées et du commerce illégal de faune a récemment mis la main sur un groupe de délinquants fauniques opérants dans la ville de Mouila.
Deux jours après l’opération de Lastoursville qui s’est soldée par une interpellation d’un présumé trafiquant et la fuite d’un présumé complice récidiviste, une autre équipe mixte constituée dans la province de la Ngounié s’est déployée dans la ville de Mouila et à Lébamba afin de procéder à une mission conjointe de lutte anti-braconnage. Cette mission donnera lieu à deux interventions qui permettront l’interpellation successive d’un entrepreneur à Mouila et deux de ses complices à Lébamba.
En effet, suite à cette opération l’équipe mixte composée des agents de l’antenne de police judiciaire de Mouila et ceux de la direction provinciale des Eaux et Forêts, appuyés par Conservation Justice ont neutralisé un présumé trafiquant de faune sauvage et deux de ses présumés complices.
A Mouila, l’entrepreneur, qui serait le courtier du groupe a été interpellé en premier au moment où Il s’apprêtait à conclure une transaction de vente de six (6) pointes d’ivoire sectionnées en huit (8) morceaux et deux (2) pointe entière.
La suite des investigations va conduire les agents de l’équipe mixte sur la piste de celui qui serait le propriétaire des pointes d’ivoire. Il sera interpellé à Lébamba avec un autre membre du groupe quelques heures plus tard.
De retour à Mouila et au moment de la perquisition au campement du troisième membre du groupe interpellé à Lébamba, les agents feront la découverte d’un équipement de grande chasse comprenant deux (2) armes de type calibre 12 et plusieurs munitions de grande chasse qui sera saisi par la suite.
Selon les informations recueillies auprès d’une source proche du dossier, le propriétaire des ivoires serait connu des services de police judiciaire pour avoir été interpellé et condamné pour les mêmes faits en mai 2017.
Les trois membres du groupe ont été placés en garde à vue dans les locaux de la police Judiciaire de Mouila en attendant leur transfert sur Libreville avant d’être présentés au parquet spécial.
Les présumés trafiquants devront répondre des faits de détention et tentative de commercialisation de l’ivoire. Ils risquent jusqu’à dix ans de prison conformément aux dispositions de l’article 388 du Code Pénal.
Les cas de récidive apparus dans ces deux opérations interpellent les acteurs de l’application de la législation faunique sur le traitement des sanctions pénales infligées aux trafiquants d’ivoire qui continuent d’agir sans crainte.
Trois ans après le renforcement de la politique pénale instituant le trafic d’ivoire comme acte de criminalité environnementale au Gabon, ces cas devraient connaitre l’application triste des dispositions de l’article 388 pour garantir le maintien de la biodiversité, un potentiel touristique sur lequel le Gabon mise dans sa stratégie de plan d’accélération de la transformation exécutée par le gouvernement.
La Rédaction