Alors que se clôture ce samedi 28 octobre 2023, le Sommet des trois bassins forestiers qui se tient à Brazzaville au Congo, le Gabon est représenté par son ministère des Eaux et Forêts et quelques officiels de la présidence de la République, dont le président, le Général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema en personne. Mais ses journalistes, experts et sa société civile sont moins représentés.
Pourquoi les médias gabonais et la société civile ne sont pas assez présents à Brazzaville, au Congo voisin ? Si d’aucuns s’interrogent sur la valeur de cette interrogation, il faut savoir qu’à l’occasion des rencontres telles que celle de Brazzaville, pour son leadership et sa visibilité les Etats, à défaut de l’implication des ONGs internationales, prennent en charge les déplacements de certains de ces acteurs, notamment les médias. En mars 2023, lors du One Forest Summit co-organisé par le Gabon est la France à Libreville, c’était le cas où des journalistes Camerounais et de la RDC voisins, pour ne citer que ces pays, avaient bénéficié du soutien des autorités de leurs pays pour prendre part à la rencontre de Libreville et retranscrire les prises de parole des officiels.
Un peu plus tôt en Egypte, lors de la COP 27, la même logique avait prévalu. Mais pas pour le Gabon dont les journalistes, fort de leur problématique liée à la carence des moyens financiers pour assumer de tels voyages, ne bénéficient d’aucun soutien de la part de l’Etat Gabonais pour prendre part à ces rencontres aussi importantes et devant et pourtant servir de valeur à l’image du pays qui se présente comme un champion de la préservation de l’Environnement. A Brazzaville, au Congo, à deux pas du Gabon où se tient une rencontre aussi importante que le « Sommet des trois bassins » forestiers, le leadership écologique du Gabon est ébranlé par l’absence de nombreux acteurs, notamment les journalistes dont le rôle est décisif pour faire prévaloir l’écho du pays à cette rencontre. Un faux pas que de nombreux confrères au Gabon et au-delà du pays critiquent.
Vraisemblablement, par cet acte manqué, le Gabon, dont la diplomatie (« verte ») est au rouge en raison du coup d’Etat perpétré par les militaires le 30 août dernier, manque de se servir de ces médias pour alimenter une image positive de l’action perpétrée par les militaires. Rappelons-nous, au besoin, que l’on est mieux servi que par soi-même. Une façon de dire qu’aucun média étranger, sauf à recevoir quelques billets, ne dira du bien du Gabon si ce n’est ses agents de la presse. Avec de nombreuses sanctions en cours, dont celle des Etats-Unis qui se sont récemment illustrées à Brazzaville, par un soutien de financement aux actions du Congo pour la préservation de la biodiversité, le Gabon devrait réviser son marketing et l’orientation qu’il souhaite donné à sa nouvelle diplomatie politique et écologique incarnée à la fois par le président de la Transition, le Général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema et le nouveau ministre des Eaux et Forêts, le Lieutenant-Colonel Maurice Ntossui Allogho.
Séraphin Lame