Alors qu’une enquête vient d’être menée par les parlementaires de la Transition, la Société nationale des bois du Gabon (SNBG) apprend-on, aurait été vendue à seulement 1 millions de francs CFA à Gabon Special Economic Zone (GSEZ), une entité dont les participations soulèvent des questions au Gabon.
C’est à la faveur d’une audience accordée ce jeudi 16 mai 2024 par le Premier ministre de la Transition, Raymond Ndong Sima, aux parlementaires de la Transition qui venaient remettre deux rapports d’enquêtes parlementaires sur les cas de fonctionnement du Fonds gabonais d’investissement stratégique (FGIS) et la liquidation de la Société nationale des bois du Gabon (SNBG), que ce scandale a été mis au jour. D’ailleurs, les rapports ne passent par quatre chemins et révèlent des « désastres financiers » autour de ces deux structures paraétatiques.
Concernant la SNBG, le cas en traitement dans cet article, privatisée sous le régime d’Ali Bongo Ondimba, président de la République déchu le 30 août 2023 par l’armée, la société aurait été vendue, d’après l’enquête des parlementaires, à la modique somme de 1 million de francs CFA à GSEZ, un opérateur ayant des participations dans le domaine portuaire, agro-industriel aéroportuaire, dans l’industrie du bois et bien d’autres.
Société anonyme au capital de 4 milliards de francs CFA, détenue à 51% par l’Etat Gabonais et à 43% par les actionnaires privés et à 6% par les salariés de la société, la SNBG était devenue un poids dans la mesure où elle n’arrivait plus à honorer ses engagements en matière de salaires et autres. Ce qui avait ouvert la voie à deux possibilités. D’une part, ouvrir le capitale de la société aux investisseurs étrangers notamment Singapourien (Olam) ou Chinois (Yihua Entreprises Group ou, à une cession absolue des actifs de la société.
Après des balbutiements, l’option d’une cession a été choisie et c’est GSEZ, la société créée sous partenariat stratégique entre l’État gabonais, Olam International et Africa Finance Corporation qui a remporté la mise, mais sous condition onéreuse au regard du poids financier de la SNBG.
Dépités par le processus de privatisation de cette entité, les députés recommandent de revisiter le processus de privatisation de cette entité «si cela n’a pas été fait selon les dispositions législatives et réglementaires». Les rapports qui seront remis au président de la Transition, le Gén. Brice Clotaire Oligui Nguema et à la Cour des Comptes pourraient emmener pour le cas spécifique de la SNBG, « à revoir la voie judiciaire au cas où les fautes de gestion soulevées par les députés sont suffisantes».
Fleuron de l’industrie du bois au Gabon, la SNBG n’a pas résisté à la création de la Zone spéciale d’investissement de Nkok dont la vocation première était de transformer le bois. Il faut dire que la concurrence induite par la création de cette zone et la mise en retrait forcée des autorités de l’époque de cette structure qui a fait la fierté du Gabon dans l’industrie du bois ont précipité les travers mis à nu par les parlementaires de la Transition.
Michaël Moukouangui Moukala