En décembre 2024 et juin 2025, les grandes et petites entreprises devront se conformer à la nouvelle réglementation sur la déforestation importée de l’Union européenne (UE). Un mécanisme adopté en avril dernier par le Parlement de cette région qui vise à favoriser une chaîne d’approvisionnement plus viable écologiquement. Les produits issus des pays tropicaux sont particulièrement visés par cette réglementation.
Dès l’entrée en vigueur de cette nouvelle réglementation, seuls les produits n’ayant pas contribué à la déforestation dans les pays tropicaux seront autorisés à entrer sur le territoire européen. L’huile de palme, l’élevage bovin, le soja, le café, le cacao, le bois et le caoutchouc, ainsi que les produits dérivés tels que la viande de bœuf, le mobilier ou le chocolat sont dans le viseur de la décision du Parlement européen.
D’après un spécialiste, « ces produits ont été choisis en priorité du fait qu’ils ont été identifiés comme étant les principaux moteurs de la déforestation dans les pays producteurs. » Avec 420 millions d’hectares de perte de forêts durant les trente dernières années, l’UE veut à sa manière lutter contre le fléau écologique de la déforestation dans les zones cibles.
Responsable de 16% de la déforestation mondiale, l’UE veut par cette décision, être en harmonie avec la vision de sa politique d’action sur le climat et son Pacte vert. Dans ce cadre, elle veut principalement s’attaquer aux flux de ses importations de matière premières qui ont fait grimper son empreinte carbone.
Auprès des observateurs, cette approche est loin de faire l’unanimité. En effet, si selon les spécialistes, il est indéniable que cette mesure est nécessaire et qu’il faut saluer cette décision qualifiable d’historique, son efficacité à lutter contre la déforestation et la dégradation des forêts tropicales est loin d’être acquise. Et pour cause, comment sans soutien aux petits producteurs pour qu’ils changent leurs méthodes de production, l’UE peut-elle faire pencher la balance de son côté en espérant « zéro déforestation » ?
Si la question reste posée, il reste que certains paramètres de cette décision semblent n’avoir pas été bien étudiés. C’est le cas de le dire quand on sait que « l’efficacité de ce règlement en termes de lutte contre la déforestation dépendra essentiellement de la capacité des pays producteurs, et notamment des petits producteurs, à changer leurs pratiques agricoles. »
Michaël Moukouangui Moukala