Alors que le monde célèbre ce lundi 20 mai 2024, la journée internationale des abeilles, l’ONG Conservation Justice retrace le bilan de ses activités dans le cadre de la préservation de ces pollinisateurs qui jouent un rôle essentiel dans la survie des écosystèmes et dont dépendent la reproduction des plantes sauvages à fleurs, les cultures vivrières et les terres agricoles.
Les abeilles sont des pollinisateurs reconnus dont dépendent à près de 90% les plantes à fleurs, 75% les cultures vivrières et à 35% les terres agricoles. Ce processus contribue à la sécurité alimentaire et constitue un des leviers essentiels pour la conservation de la biodiversité. A travers le monde, pour garantir la préservation des abeilles, nombreux sont les organismes et communautés qui promeuvent l’apiculture comme moyen de lutte contre la perte des abeilles.
Si l’on peut reconnaître que cette activité, qui peut faire la jonction entre la préservation des abeilles et l’autonomisation des populations locales, demeure encore peu développée au Gabon, l’ONG Conservation Justice et ses partenaires, Blessings Of The Forest (BOTF), Apiculture Service Gabon et Muyissi Environnement, s’emploient à vulgariser cette activité dans les provinces de la Ngounié et de l’Ogooué-Ivindo.
En effet, depuis deux ans, l’engagement de l’ONG dans ce volet s’est matérialisé par un appui des communautés en matériel et par l’amélioration de leurs connaissances sur les pratiques apicoles, à travers des formations et un suivi régulier des villages bénéficiaires.
« Ce projet nous a emmenés à être en contact permanent d’une part, avec les forêts, et d’autre part, avec les communautés qui sont les premières gardiennes de ces forêts. Et les abeilles sont une composante de nos forêts. D’ailleurs, elles sont perçues comme un baromètre qui nous permet d’apprécier la qualité des forêts. C’est à ce titre que Conservation Justice a décidé, avec d’autres partenaires, d’appuyer les communautés dans le cadre de l’élevage des abeilles pour pratiquer l’apiculture », explique Ladislas Désiré Ndembet, Assistant-Coordonnateur Sud des activités de Conservation Justice et Secrétaire exécutif de Muyissi Environnement.
Toujours selon lui, « cette activité permet de protéger la biodiversité qui compose les villages en limitant la pression des populations sur les forêts du fait des techniques traditionnellement utilisées lors de la récolte de miel en forêt. »
Cette année, la thématique choisie rappelle l’urgente nécessité d’impliquer les jeunes à la lutte contre la perte des abeilles. Au Gabon, quoique les retombées de l’apiculture demeurent encore mitigées, nombreux sont les jeunes des communautés de Saint-Martin des Apindji, Mamiengue, Mouyikou, Kouagna et Ebyeng qui ont bénéficié, entre 2022 et février 2024, des formations en apiculture et aux techniques de mise en place des ruches.
Ce soutien aux communautés a été rendu possible par le programme de Renforcement de l’Application de la Loi sur la Faune et la Flore (RALFF), financé par l’Union européenne (UE) et mis en œuvre depuis 2018 par Conservation Justice. Ces projets apicoles peuvent selon l’ONG, offrir une planche de salut pour les communautés et pour la survie des abeilles dans un monde où les activités anthropiques menacent les équilibres.
La Rédaction