Au Kenya, à Nairobi, s’est ouvert hier, lundi 13 novembre 2023, les discussions autour du premier traité d’envergure international visant à lutter contre la pollution plastique. La rencontre qui va durer une semaine permettra d’adopter le Traité multilatéral international. Une avancée depuis l’accord de Paris sur le climat.
Au Kenya, les 175 délégations qui planchent sur ce Traité sont sous pression, alors que le président du Kenya, William Ruto a, à l’ouverture des travaux, invité tous les négociateurs à se rappeler que 2024 n’est que dans six semaines et qu’il ne reste que deux autres réunions à tenir pour clore ce sujet. La marche est donc lancée et les négociateurs n’ont pas droit à tergiverser sur la nécessité d’aboutir à un compromis qui satisfasse tout le monde.
Réunis pour le troisième cycle de négociations, les délégués internationaux examinent une liste de mesures possibles à inclure dans le Traité. La nécessité de mettre en place ce nouveau texte s’explique. Selon les données du programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), le monde produit environ 400 millions de tonnes de déchets plastiques par an, dont moins de 10% sont recyclés. Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), au moins 14 millions de tonnes de plastique finissent chaque année dans les océans, tandis que d’autres s’empilent dans les décharges.
En 2060, selon les projections, la pollution plastique devrait tripler. Ce qui alerte encore plus sur l’urgente nécessité de trouver un compromis qui permet à la fois de réguler cette question, d’assainir et de préserver l’environnement.
Entre considérer l’ensemble du cycle de vie des plastiques, y compris la production, ou donner la priorité à la gestion des déchets plastiques, les contours de la question de la gestion du plastique seront étudiés à Nairobi. L’approche du recyclage demeure cependant fortement plébiscitée, notamment au sein de l’industrie du plastique et des pays exportateurs de pétrole et de produits pétrochimiques qui optent pour la promotion de cette approche ou de celle de la réutilisation du plastique.
Dans tous les cas, ce Traité ouvre une nouvelle brèche, la plus importante peut-être, dans la recherche d’un compromis international autour de la question du plastique. Il faudra cependant atteindre le 19 novembre, date de la clôture de la rencontre pour être fixé sur les grandes lignes de ce dossier.
Séraphin Lame