Alors que la 8e réunion de la Commission nationale d’affectation des terres (CNAT) a eu lieu en début de semaine, cette rencontre a permis d’acter le projet présenté par le ministère des Eaux et Forêts de reforester la savane en Okoumés naturels pour rendre disponible cette ressource et optimiser son exploitation dans les années à venir.
Si d’après les dires du Docteur Ghislain Moussavou, directeur général des forêts, le Gabon a encore pour environ plus de 100 ans d’exploitation de l’Okoumé, le Gouvernement via le ministère des Eaux et Forêts veut prévenir l’épuisement de cette essence. A cet effet, à l’occasion de la 8e réunion de la CNAT que présidait le Professeur Lee White, 50 000 hectares de terres ont été concédées au ministère des Eaux et Forêts pour la réalisation de ce projet dans la province de la Ngounié.
Pour le Professeur Lee White, il est spécifiquement question d’exploiter la savane pour la culture de cette essence. L’objectif in fine est selon ce dernier, d’avoir un bon stock d’Okoumé dans 30 à 40 ans pour optimiser l’exploitation de cette espèce qui selon lui, « est la meilleure espèce au monde pour la fabrication du contreplaqué. » En effet, alors que l’exploitation de cette essence a débuté au Gabon à la fin des années 1890, plus de 130 ans après, l’Okoumé figure toujours au top 5 de la ressource forestière la plus exploitée.
Utilisée aussi bien en scierie, dans les usages domestiques que dans les rites traditionnels locaux, l’Okoumé est la matière première pour la fabrication des contreplaqués du fait de sa facilité de déroulage. Il sert aussi pour la fabrication des planches, chevrons, lattes et meubles de maisons et à la construction. Dans les rites et traditions locales, l’essence et ses constituants (résine, bois) sont utilisés dans les cérémonies Bwiti, la fabrication des maisons, la fabrication des pirogues.
Au Gabon, alors que le Plan d’accélération de la Transformation (PAT) prévoit un développement économique basé sur la gestion durable des écosystèmes forestiers, ce projet s’inscrit dans la perspective du pays de planter d’ici 2025, 200 000 hectares d’arbres à croissance rapide. L’objectif de cette ambition nationale n’est autre que celui de permettre à l’industrie du bois de disposer de la matière première nécessaire à son développement.
Michael Moukouangui Moukala