Alors que l’exploitation forestière débute à proprement parler au Gabon à la fin du 19e siècle, cela fait plus de 100 ans que l’Okoumé, arbre exotique, aussi appelé Aucoumea Klaineana de la famille des Burseraceae (plante angiosperme) est exploité dans le pays.
Si la forêt gabonaise regorge une variété d’essences d’arbres tous aussi prisés les uns que les autres par les exploitants forestiers, l’Okoumé est de loin, la star et l’essence la plus exploitée de cette forêt. Faisant partie de la famille des burseraceae, cela fait en effet plus de 100 ans que l’essence est coupée au Gabon pour servir les intérêts du secteur forestier.
Son exploitation débute en effet à la fin des années 1890. Dès cette période, l’Okoumé est l’une des rares essences à être massivement exploitée, car étant en abondance et facilement abattable. Pouvant atteindre une hauteur de 50 mètres et un diamètre de 2 mètres, cette essence de bois sera la première à apparaître dans les statistiques douanières du Gabon. Avec le manganèse, l’uranium, le pétrole et le fer, l’essence fera en ce temps-là, partie des ressources d’exportation nationale du Gabon.
En scierie, l’Okoumé est utilisé pour la fabrication de contreplaqués du fait de sa facilité de déroulage. Dans certains cas, il sert aussi pour la fabrication des planches, chevrons, lattes et meubles de maisons et à la construction. Dans les rites et traditions locales, l’essence et ses constituants (résine, bois) sont utilisés dans les cérémonies Bwiti, la fabrication des maisons, la fabrication des pirogues.
Parsemée dans la forêt gabonaise, l’Okoumé pourrait d’après les projections officielles du ministère des Eaux et Forêts, être exploité encore jusqu’à plus de 100 ans au Gabon. « Aujourd’hui, si nous respectons le code forestier, nous sommes à peu près sûrs que les Okoumés, nous en avons, le stock actuel existant pour plus de 100 ans d’exploitation. Je ne parle pas des petits Okoumés qui seront grands à cette époque, puisque l’essence se régénère vite », faisait savoir le directeur général des Forêts lors d’un séminaire au Radisson.
Si cette projection dépend de la capacité des exploitants à respecter les mesures de coupe, notamment le diamètre, il faut savoir que l’Okoumé pousse et grandit facilement contrairement à d’autres essences qui nécessitent des dizaines d’années.
Séraphin Lame