Au Gabon, trois nouveaux présumés trafiquants d’ivoire viennent d’être interpellés dans la province de la Ngounié, suite à une opération de l’équipe mixte de lutte contre le trafic d’ivoire.
Cette opération conjointe menée par les agents de la Police Judiciaire (PJ) de l’antenne de la Ngounié, en collaboration avec l’administration des Eaux et Forêts ainsi que l’antenne de Police judiciaire de Lambaréné, appuyés par l’ONG Conservation Justice, a récemment permis l’arrestation de trois individus soupçonnés de trafic d’ivoire dans la petite bourgade de Fougamou, située dans la province de la Ngounié.
En effet, les investigations de l’équipe mixte de lutte contre le trafic d’ivoire à Fougamou ont conduit à l’interpellation de trois présumés trafiquants et la saisie de 12 pointes d’ivoire, le 27 et 29 mai dernier.
L’opération s’est déroulée en trois phases. Tout d’abord, un ressortissant burkinabé a été appréhendé le 27 mai lors d’une transaction illégale avec 12 pointes d’ivoire. Il a déclaré agir en tant qu’intermédiaire pour le compte d’un Gabonais. Quelques heures plus tard, ce Gabonais a été arrêté au grand marché de Fougamou. Finalement, la chaîne d’intermédiaires s’est prolongée lorsque le dernier présumé trafiquant arrêté a déclaré qu’il n’était pas le véritable propriétaire des pointes d’ivoire, mais qu’il agissait pour le compte d’un autre Gabonais impliqué dans le commerce d’ivoire. Le 29 mai, cette troisième personne a été identifiée et arrêtée au village d’Imenou, situé à 40 km de la ville de Lambaréné. Il a admis avoir remis les pointes d’ivoire au premier Gabonais interpellé à Fougamou.
Les trois présumés trafiquants sont actuellement en garde à vue au poste de police de l’antenne de Mouila en attendant leur transfert à Libreville. Ils seront poursuivis pour détention, tentative de commercialisation, complicité de détention et complicité de tentative de commercialisation de pointes d’ivoire. Selon les articles 390 et 392 du nouveau code pénal, ils encourent une peine de prison de 10 ans et une amende équivalente à cinq fois la valeur marchande des pointes d’ivoire trouvées en leur possession.
Depuis plus de dix ans, Conservation Justice collabore avec les autorités gabonaises dans la lutte contre le trafic d’ivoire, ce qui a déjà conduit à l’arrestation de plus de 500 trafiquants de faune. Le conflit homme-faune, en plus du trafic en bande organisée, représente une menace croissante pour les éléphants de forêt déjà menacés d’extinction. Pour contrer ces problèmes, plusieurs solutions ont été développées, notamment l’application de la loi pour dissuader les auteurs d’actes répréhensibles, l’utilisation de barrières électriques pour limiter les intrusions des éléphants.
Le président de la République Ali Bongo Ondimba a également mis en place un fonds de dédommagement d’environ 4 milliards de francs pour soutenir les plus de 13 000 victimes impactées par la présence des éléphants, démontrant ainsi l’engagement du Gabon à concilier protection de l’environnement, développement durable et sécurité des populations.
La Lettre Verte avec l’ONG Conservation Justice