Petite localité située dans le sud du Gabon, dans la province de la Ngounié, Mimongo a été il y a quelques jours, le théâtre d’inondations ayant trempées son lycée public en raison de la forte tombée de pluie qui s’est abattue dans la nuit de lundi 3 au mardi 4 octobre. Cet évènement naturel qui interpelle sur la plausibilité des changements climatiques, doit être un mobile pour prendre au sérieux la menace climatique et s’y activer en conséquence.
Mardi 4 octobre, à la surprise généralisée, les habitants de Mimongo, petite commune d’à peine 3000 âmes, perdue dans la forêt équatoriale gabonaise et coupée du monde moderne, s’est retrouvée les pieds dans l’eau. Son principal lycée public, le Lycée Alexandre Madoungou Mbary a été obligé de refuser ses élèves car ses bâtiments étant envahis d’eau.
L’Ogolou, fleuve environnant la localité, ne pouvant plus supporter le trop d’eau, l’a recraché vers les habitations, au malheur des populations qui n’ont eu que leurs yeux pour pleurer et leur bouche pour extrapoler ce désastre climatique.
Certaines parlent d’une situation inédite, car n’étant jamais arrivée auparavant. « C’est du jamais vu ! C’est la première fois que cela arrive à la commune de Mimongo ! Comme vous le constater, le Lycée Alexandre Madoungou Mbary est dans l’eau. Les quartiers Mboungui et Mandji également ont les pieds dans de l’eau », s’exclama un habitant, le sentiment partagé entre la surprise et la désolation.
D’après certaines mesures non conventionnelles, la crue serait montée jusqu’à 3 mètres. Mardi, lors de la constatation de ce phénomène, l’eau n’a cessé d’augmenter, alors que la pluie s’était calmée. « C’est triste pour nos populations et parents qui habitent aux abords de l’Ogoulou ! », ajouta-t-il. Cela est d’autant plus compréhensible car la situation de la commune était aussi celle des villages voisins avec des dégâts matériels tout aussi importants. Maisons, ponts et… ont été endommagés.
Certes prise à une échelle réduite, cette situation n’est cependant pas très éloignée de celles des grandes catastrophes. Forte heureusement, la localité ne comptabilise aucune perte en vie humaine mais cette catastrophe met la pression sur les populations de Mimongo, sachant qu’un tel incident environnemental pourrait se reproduire un jour.
D’un point de vue climatique, elle met en avant la plausibilité des effets des changements climatiques sur les populations les plus démunis avec un effet de conséquences répercuté. En effet, situé dans une zone stable, personne ne pouvait imaginer la surprise que vient de leur réserver l’Ogolou, ce célèbre affluent du fleuve Ngounié portant le même nom que la province.
L’une des leçons qu’il faut retenir de ce dommage est peut-être celle selon laquelle, quelle que soit notre situation géographique, on n’est jamais à l’abri des effets des changements climatiques. Cette calamité devrait donner aux Gabonais.ses, une raison de se mobiliser contre ce fléau des temps modernes.
Michaël Moukouangui Moukala