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Selon les données fournies par l’ONG Speak Up Africa, plus d’un milliard de personnes sont touchées par les maladies tropicales négligées (MTNs) à travers le monde. Près de la moitié de ces personnes se trouve en Afrique. A l’occasion de la journée mondiale des MTNs, l’ONG a invité les journalistes-membres du Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (REMAPSEN) à agir pour faire connaître ces maladies.
Si cette journée passe à travers le monde en général sous silence, Speak Up Africa n’a pas manqué de s’investir une fois de plus pour agir. En effet, répondant à l’appel mondial “Unir, Agir, Éliminer” avec son initiative Aller Plus Loin, l’ONG a édifié les journalistes d’Afrique francophone membres du REMAPSEN sur les défis liés à la lutte contre les MTNs de façon spécifique dans le continent.
Cette initiative repousse les frontières de la lutte contre les MTNs en mobilisant un large éventail d’acteurs – artistes, athlètes et personnes touchées par les MTNs – avec une attention particulière portée aux femmes et aux jeunes. Elle vise selon l’ONG à construire un mouvement communautaire avec trois objectifs principaux : faire des MTN une priorité dans l’agenda sanitaire, augmenter les investissements, et développer des solutions centrées sur les personnes et leurs communautés.
« À travers Aller Plus Loin, nous amplifions les voix des artistes, des athlètes et des leaders communautaires à travers l’Afrique pour transformer notre façon de lutter contre les maladies tropicales négligées. En apportant ces perspectives diverses aux décideurs, nous créons l’élan politique et l’engagement communautaire nécessaires pour éliminer définitivement les MTN », a fait savoir Yacine Djibo, Directrice Exécutive et Fondatrice de Speak Up Africa à l’occasion de la journée.
Il faut noter que la question des MTNs est au cœur des défis en Afrique. A lui seul, le continent héberge 40% des personnes touchées par les maladies tropicales négligées. D’une part, parce que selon Sophie de l’ONG Speak Up Africa, « ces maladies ne bénéficient pas de financement ». D’autre part, parce que des croyances traditionnelles alimentent la persistance de ces maladies. La solution à la lutte contre ces manquements demeure dans la sensibilisation et un travail empirique. Cela dit, pour anticiper l’avenir et lutter efficacement contre ces maladies, la recherche et développement s’impose comme une urgence. Celle-ci permettra de surmonter le problème des données afin de faciliter le plaidoyer et la communication sur ces maladies.
En effet, la nécessité d’agir sur le volet scientifique, comme le souligne la thématique de l’édition 2025, s’impose avec acuité. De plus en plus en proie à des défis multiformes telles que le renforcement des systèmes de santé, le lien entre les MTN et les changements climatiques dans un monde confronté à des changements environnementaux croissants et le manque d’approches centrées sur la personne et dirigées par la communauté, le continent doit trouver des solutions pour lutter contre cette problématique sanitaire au même titre que les questions du VIH ou du paludisme.
Cette trajectoire est d’autant plus souhaitable, dans la mesure où la question des MTNs n’est pas une cause perdue ou une « malédiction » insurmontable. A travers le continent, vingt-deux nations africaines ont déjà éliminé au moins une MTN, et plusieurs d’entre elles en ont éliminé plus d’une, ce qui témoigne du fort engagement du continent en faveur de la santé publique. Pour l’ONG, le monde est maintenant à mi-chemin de l’objectif de la feuille de route 2030 de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur les MTNs, visant l’élimination d’au moins une MTN dans 100 pays d’ici 2030.
Dans son plaidoyer, l’ONG appelle les dirigeants mondiaux à l’action. « Nous appelons les dirigeants mondiaux à démontrer leur engagement en intégrant les objectifs d’élimination des MTN dans les politiques nationales de santé, en allouant des lignes budgétaires dédiées et en intégrant les programmes MTN dans les plans de couverture sanitaire universelle », a-t-elle fait savoir dans le communiqué parvenu à notre rédaction.
Michael Moukouangui Moukala
