Si à l’entendement de période de la dernière glaciation, il nous revient à l’esprit des évadés mémoriels pour scruter le temps et s’imaginer la vie durant cette époque de l’histoire du monde, impossible pour le gabonais lambda, dans la solitude de ses combats quotidien de s’imaginer la Lopé comme un terrain ayant abrité cette histoire. Erreur ! Dans la mesure où les scientifiques nous renseignent assez sur les contrastes climatiques qui ont prévalu sur notre sol, notamment dans des endroits insoupçonnés tels que la Lopé. Histoire.
La Lopé, c’est le parent riche de la science et des découvertes au Gabon, tant aussi bien en matière de faune, de flore qu’autres. Ce n’est certainement pas le Dr. Richard Oslisly, dont les recherches attestent de la présence de vestiges préhistoriques datant de 400.000 ans dans un site proche du parc national de la Lopé qui nous dira le contraire. Au cours de ces 40 années de recherches scientifiques, la Lopé nous a tout dévoilé, en plus d’être la première réserve nationale classée “Ecosystème et paysage culturel relique de Lopé-Okanda” par l’Unesco.
Richesse biogéographique organisé notamment autour des forêts ombrophiles, la Lopé préserve des archives de l’évolution biologique datant d’au moins 15 000 ans. Ce qui témoigne du peuplement survenu sur plus de 400.000 ans, depuis le Paléolithique, le Néolithique, l’Âge du Fer, jusqu’aux populations bantoues et pygmées que nous sommes. « C’est un paysage relique dont les origines remontent au moins à l’époque de la dernière période glaciaire, survenue il y a 15 à 18 mille ans », ventait le Dr Richard Oslisly dans un article publié par l’Union en 2017 et intitulé « Lopé : entre savane, forêt, fleur et évasion ».
Cette interface géographique inhabituelle abrite ainsi un large éventail d’habitats et d’espèces, dont les célèbres buffles et éléphants qui se mêlent aux habitants de la localité. Cette dynamique naturelle illustre, selon les scientifiques, des processus écologiques et biologiques d’adaptation des espèces et des habitats aux changements climatiques postglaciaires. Les savanes de la Lopé qui datent de la dernière glaciation figurent parmi les habitats ayant résisté aux changements climatiques. Selon une note de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN), ces écosystèmes uniques, formés sous un climat aride, sont aujourd’hui menacés par l’expansion des forêts. Pour contrer ce présage et maintenir un habitat favorable pour la faune, notamment les buffles, un programme de brûlage contrôlé de la savane est mis en œuvre chaque année depuis 1986.
Supervisé par l’ANPN à travers la Station d’Etudes des Gorilles et des Chimpanzés (SEGC), ce programme contribue à faciliter les observations pour le tourisme tout en maintenant la dynamique forêt-savane. Aussi appelé écobuage, les brûlages sont effectués en toute sécurité pendant la grande saison sèche, en suivant des étapes rigoureuses.
Michael Moukouangui Moukala