Selon l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN), le Gabon compte environ 3000 rivières réparties sur l’ensemble du territoire national. Ces milieux aquatiques rendent plusieurs services et biens écologiques, tant à la biodiversité qu’aux populations.
Les rivières font partie de la classification des cours d’eau de moyenne taille ou de faible importance par rapport à leur longueur et à leur débit. Au Gabon, alors que le pays dispose d’une dense géographie, ces milieux font partie intégrante des écosystèmes qui composent la diversité naturelle du territoire national. Le pays en dispose 3000 rivières selon l’ANPN, des rivières éparpillées sur l’ensemble d’un territoire couvert à près de 90% de forêt.
Le 14 mars, si le monde célébrait la Journée internationale d’action pour les rivières, cette célébration a surtout été l’occasion pour l’ANPN de reconnaître le rôle joué par ces milieux naturels dans la séquestration du carbone, la régulation du climat, l’atténuation des températures et le maintien de la vie.
De Libreville, à Owendo, Akanda, Ntoum et l’intérieur du pays, les rivières font en effet partie intégrante de la vie des gabonais avec qui ils partagent les milieux, en dépit du fait que leur importance est souvent mal mesurée. Pour preuve, les agressions dont souffrent ces milieux naturels au quotidien. Or, elles sont au cœur d’une dynamique naturelle entretenue depuis des millénaires avec le vivant. Souvenons-nous de ce proverbe Bantu qui veut que « là où il y a une rivière, se trouve quelque part un village ».
Et pourtant de plus en plus, pour s’accorder avec Nicaise Rabenkogo, Docteur en Géographie et Aménagement de l’Espace, Chercheur au Cenarest/IRS et Chef de Laboratoire GREH, ces milieux sont soumis à des pressions anthropiques. Parmi lesquelles : l’urbanisation galopante, l’industrialisation, l’exploitation des ressources naturelles et le réchauffement climatique. « A Libreville, fait remarquer le Chercheur, les rivières sont transformées en canaux lorsqu’elles ne disparaissent pas ».
Mal connues et insuffisamment étudiées au Gabon d’après le Chercheur, mis à part l’Ogooué, ces milieux naturels source de vie méritent un regard particulier de la part de l’Etat et ses partenaires. Ce, d’autant plus que d’après ce dernier, la situation écologique des cours d’eau du Gabon reflète l’état écologique des forêts. Riche en biodiversité mais mal connues.
Indirectement, ce constat qu’il faut appréhender sous la forme d’une alerte ouvre une perspective dans les processus de conservation de cette ressource naturelle. Dans les milieux urbains comme Libreville et Port-Gentil, la recrudescence des facteurs tant anthropiques que naturels menacent le maintien des rivières. Ce qui d’après le Chercheur pourrait entraîner la disparition de ces milieux d’ici les années 50. D’où la nécessité de prendre des mesures de leur préservation.
Michaël Moukouangui Moukala