A Lambaréné, dans le lac Oguemoué, la régulation de la pêche continentale par l’implémentation en 2017 d’un plan d’aménagement de pêche à fait passer le nombre de prises de poissons de 16 kilogrammes à 23 kilogrammes en 2023. L’Organisation écologique des lacs et de l’Ogooué (OELO) et la Coopérative des pêcheurs du lac Oguemoué (AMVEN) se réjouissent des retombées de ce projet.
Après une période difficile marquée par une décroissance de la taille et des quantités de poissons pêchés dans les lacs et l’Ogooué, et des pratiques contraires à la conservation, les pêcheurs se réjouissent aujourd’hui de l’augmentation des quantités de prise. Toute satisfaction qui s’explique par les résultats du plan d’aménagement de pêche mis en place en 2017 dans le lac Oguemoué. Avant cette initiative, les prises des pêcheurs, évaluées à 30 kilogrammes de pêche par jour, ont été divisées par deux en 2017 en raison de nombreux facteurs.
Pêche anarchique, baisse de la taille et des quantités des poissons, usage du mauvais matériels et des mauvaises pratiques tels que les monofilaments, le tabou, le eroca, le tappage, néfastes pour les tilapias qui sont des reproducteurs buccaux et usage des petite taille des mailles ont en effet favorisé la diminution de la population des poissons dans les lacs et l’Ogooué. A cette explication, s’ajoute le problème de division au sein de la population des lacs qui ne permettait pas d’entrevoir une solution face au problème.
Ayant bénéficié de l’aide, de l’appui et du soutien technique des entités tels que l’ONG OELO, The Nature Conservaty, l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) et bien d’autres, les populations sont parvenues à mettre en place le premier plan d’aménagement de pêche continental du Gabon baptisé « Notre Lac, Notre Avenir ». Lancée en 2012 sous l’impulsion de l’ONG OELO, la mise en place de ce projet a permis de réguler la pratique de la pêche dans cette partie du Gabon. En 2017, trois zones protégées ont été créées à cet effet. En 2018, le premier plan d’aménagement de pêcherie continentale au Gabon a vu le jour, prolongeant le cheminement du projet.
« Avant le plan d’aménagement, nous avons souvent attrapé des lamantins bébés dans nos filets et de « sans noms » de son nom scientifique Heterotis niloticus. Entre 2014 et 2015, j’ai enregistré trois captures accidentelles de ces espèces. Depuis la mise en place du plan d’aménagement et l’arrêt de la pratique du tapage, nous n’attrapions plus de lamantins. En octobre 2020, le premier troupeau d’accouplement a été filmé au lac », a fait remarquer Martial Angwé, collecteur de données communautaires pour le compte d’OELO et membre fondateur de la Coopérative Amven.
Effet escomptés, les deux ans après la mise en œuvre du plan de gestion, les prises se sont améliorées pour les pêcheurs de carpes et d’autres poissons. Elles sont ainsi passées de 16 kilogrammes en 2017 à près de 25 kilogrammes aujourd’hui. Preuve que le plan d’aménagement a été bénéfique. De même, fait remarquer le Collecteur, quelques espèces migratrices sont revenues au lac, notamment le capitaine, le rouge, la dorade et autres. Même si en 2019, d’après le bilan du projet, l’arrivée du virus du tilapia a influencé les captures de pêche qui ont drastiquement chuté, l’étude donne cependant un aperçu du bien fondé de réguler la pêche et les pratiques qui s’y attachent dans le lac. Car sans cette initiative, il était certain que la ressource poisson s’épuiserait privant les populations d’une source d’alimentation et de revenus.
Michael Moukouangui Moukala