Tirer financièrement profit de la capacité de séquestration de carbone par an de la forêt gabonaise, l’idée fait de plus en plus écho dans le domaine de la finance.
Le Gabon pourrait être le premier pays africain à jouir des retombées de la capacité de séquestration de carbone de sa forêt. Dans les coulisses de la finance internationale, ils sont en effet nombreux, les traders qui mûrissent cette idée. Après que la Norvège, à travers l’Initiative des forêts d’Afrique Centrale (CAFI) ait montré la voie, presque plus rien ne semble désormais faire obstacle pour faire de la forêt, une source de rentabilité financière.
C’est la voie que veut emprunter African Conservation développement Group (ACDG). Dans une interview accordée à Financial Times, un magazine britannique spécialisé dans l’économie et la finance, le directeur capital de la dette de ce groupe revient sur les potentialités de ce nouvel actif. Avec ses 140 millions de tonnes de séquestration de carbone par an, le Gabon est bien parti pour jouir de cette nouvelle expérience financière.
« Si nous sommes en mesure d’émettre une obligation, cela créerait un précédent important pour le Gabon, qui serait alors en mesure d’émettre lui-même des obligations similaires », note le directeur capital de la dette d’ACDG au journal britannique. Dans le viseur du Groupe, le lancement prochain d’une obligation à 300 millions de dollars.
Après l’or noir, les spéculateurs financiers veulent faire de l’or vert, une source des revenus. Grâce à des partenariats gagnant-gagnant, le Gabon et ses potentiels facilitateurs financiers pourraient se frotter les mains. En effet, le « capital naturel » est devenu ces derniers temps, dans les milieux économiques et financiers, la nouvelle source d’attraction des acteurs politiques et économiques. Le monde se bouge pour réduire son empreinte carbone et cela devrait avoir une incidence généralisée sur la façon de penser l’économie.
Couvert à plus de 85% de forêts, le Gabon possède en effet des atouts dans ce domaine qui pourraient intéresser les spéculateurs financiers. Et l’avantage avec cette nouvelle alternative de financement est que tout le monde sort gagnant : le pays, la forêt, le trader et l’acheteur des obligations.
La Lettre Verte