Plusieurs années après leur saisis à Ambam, au Cameroun, dans le département de la vallée du Ntem, dans la région du Sud, 626 kg d’ivoires correspondant à 118 pointes d’ivoires d’éléphants n’ont pas encore été rapatriés au Gabon. Voulant clore ce dossier, le Gén. Maurice Ntossui Allogo, le remplaçant du Prof. Lee White veut faire rapatrier ces trophées.
La 14e réunion du Comité d’orientation stratégique (COS) de l’accord Conversion de dette (ACD) entre le Gabon et la France s’est tenue il y a quelques jours à Libreville. Si cette réunion a permis de passer au peigne fin, les projets éligibles au financement de ce partenariat axé sur la nature, il a surtout permis de mettre en lumière les tâtonnements qui entourent certains dossiers. C’est le cas du dossier concernant la cargaison de 626 kg d’ivoires saisis à Ambam, au Cameroun en 2020 par les douanes camerounaises.
En provenance du Gabon, cette saisie mettait en lumière la gravité du trafic d’ivoire au Gabon, puisque c’étaient au total 59 éléphants qui auraient été abattus pour obtenir ce lot d’ivoire qui représentent 118 points du précieux mammifère qu’est l’éléphant. Au cœur de ce trafic, trois camerounais et un gabonais. Au Cameroun, cette saisie était la plus importante jamais enregistrée depuis cinq. Elle mettait tout aussi en lumière la gravité du trafic d’ivoires qui gangrène le Gabon. Lequel a mis sous le feu de projecteur, plusieurs antagonistes qui par la suite ont été arrêtés puis jugés entre le Gabon, le Cameroun et le Nigéria.
Si cette affaire avait soulevé moult questions au sein de l’opinion publique, il reste que quatre ans après, les 626 kg d’ivoire n’ont pas encore été rapatriés au Gabon. Nouveau patron des Eaux et Forêts, le Gén. Maurice Ntossui Allogo veut à tout prix évacuer ce dossier en faisant rapatrier ces ivoires. Lors de la 14e réunion du Comité d’orientation stratégique (COS) de l’accord Conversion de dette (ACD), le ministre a affiché sa volonté à contacter son collègue Camerounais pour que ces ivoires reviennent au Gabon.
En dépit de cette volonté, une question mérite d’être posée, à savoir pourquoi plusieurs années après leur interception, ces ivoires n’ont toujours pas été rapatriés dans leur pays d’origine ? Pourquoi autant de lourdeur sur un dossier dont dépend depuis le départ l’image du Gabon ? Lui qui symbolise l’exemplarité en matière de préservation de la faune et de la flore. Cette annonce qui intervient à un moment où le leadership écologique du Gabon souffre de quelques faiblesses devrait cependant surmonter les tracasseries d’ordre administratives et juridiques.
Affaire à suivre…
Séraphin Lame