Le ministère des Eaux et Forêts a choisi la journée du lundi 13 mai 2024 pour lancer officiellement, les activités autour des Journées des industries du Bois. Première du genre, cette célébration vise à renforcer l’impact du secteur bois dans la consolidation du développement du Gabon.
En lançant, à l’auditorium du ministère des Eaux et Forêts, les travaux de la première édition de ses journées nationales des industries, le Gabon vise plusieurs objectifs. D’abord, regarder dans le rétroviseur pour mieux situer l’évolution de son secteur bois. Ensuite, renforcer la gouvernance forestière et la lutte contre l’exploitation illégale du bois. Enfin, promouvoir une exploitation forestière basée sur la préservation de l’environnement à travers la gestion durable des forêts. Ces journées qui s’achèvent ce mardi 14 mai sont en effet aussi l’occasion de mieux consolider le développement de ce secteur qui contribue à hauteur de 60% du PIB hors pétrole.
Il faut dire que la création en 2010 de la Zone d’investissement de Nkok (ZIS) qui consacre la part belle de ses activités à la transformation de bois a joué un rôle prépondérant dans l’organisation et l’industrialisation de cette filière. De 85 unités de transformation lors du lancement des activités de ce site industriel dédié à la transformation de bois en 2010, le nombre d’unités de transformation a plus que doublé, passant de 10 à 217 en 2023. Parallèlement, la production de bois transformé a également enregistré une hausse significative. Ce dynamisme s’explique par plusieurs facteurs, dont l’interdiction d’exporter le bois sous forme de grumes instaurée en 2010.
Aujourd’hui, les autorités de la transition veulent renforcer cet ancrage, surtout que depuis 1889, date du démarrage de l’exploitation forestière à des fins commerciales au Gabon, le pays n’avait jamais fait l’autopsie de son secteur bois. L’enjeu est donc de trouver à travers ces assises, des pistes de solution pour exploiter pleinement et durablement le potentiel de la filière bois gabonaise. Ce qui passe aussi par la valorisation des produits forestiers non ligneux (PFNL), tels que les fruits sauvages, les plantes médicinales et les produits artisanaux. Il est également important de développer la chaîne artisanale et de renforcer l’encadrement des acteurs du secteur, afin de garantir une production durable et de qualité.
« Le Gabon possède un potentiel forestier immense », a fait savoir Maurice Ntossui Allogo, ministre des Eaux et Forêts. Pour ce dernier, « il est de notre devoir de l’exploiter de manière durable et responsable pour le bien-être de nos populations, afin d’attirer le maximum de dividendes et de contribuer à la diversification de l’économie du pays. Le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) est déterminé à faire de la filière bois un moteur de croissance inclusive et durable pour les générations futures ».
Cette transition souhaitée ne peut se faire sans la prise en compte de nouveaux paradigmes qui supposent, la mise en valeur de nouvelles niches de développement sectoriel et la prise en compte des besoins socio-économique des populations qui eux aussi, aspirent pleinement à consommer le bois gabonais.
Michael Moukouangui Moukala