Très en vogue en Europe, notamment en France et en Belgique, le concept écologique « Ici commence la mer » inspire la Fédération gabonaise pour l’environnement Okiri, le Haut-Commissariat à l’Environnement et au Cadre de Vie (HCECV), la Mairie de Libreville, la DGEPN et CMA-CGM et ARISE.
Exporté de l’Europe puis guidé par la volonté de lutter contre la pollution plastique en milieu urbain, la version gabonaise du projet « Ici commence la mer » a pour objectif de sensibiliser le grand public à l’importance de la gestion des déchets à Libreville. Comme la version européenne, le projet invite les citadins de Libreville à ne plus jeter les ordures dans les caniveaux sachant qu’ils finissent généralement dans l’océan.
Ce projet fait son apparition plusieurs semaines après la célébration de la journée mondiale de l’environnement dont l’impératif était justement, la quête de solutions pour endiguer le fléau de la pollution plastique à travers le monde. Cette pollution impacte particulièrement les océans avec des répercussions sur l’équilibre de la biodiversité marine. Selon les statistiques, 80 % des déchets marins sont dus au plastique. D’où l’impérieuse nécessité de limiter la consommation du plastique et de limiter également l’impact sur les écosystèmes naturels.
En effet, il faut savoir que la pollution marine, outre l’impact visuel sur les plages induit d’autres effets notamment chez les animaux. En quête de nourriture, les poissons, tortues et oiseaux les avalent par erreur et en meurent. Une fois consommés par les poissons, ces plastiques se retrouvent par la suite dans nos assiettes. Ce qui constitue un risque pour notre santé.
Malgré son implication pour la préservation de la nature, le Gabon n’est pas épargné par ce fléau. Le pays produit en effet selon les données d’une enquête, 0,45 kg de déchets (solides) par habitant et par jour, soit une production quotidienne totale de 388 000 kg de déchets solides. De même au Gabon, environ 34 % des déchets solides produits sont mal gérés. Parallèlement, les déchets plastiques représentent 12 % des ordures ménagères, avec un taux de production quotidien d’environ 46 000 kg.
Pour endiguer cette pollution, les autorités ont pris des mesures telles que l’interdiction des sachets plastiques non biodégradables. Mais cette mesure n’a pas permis de freiner la prolifération des plastiques, eu égard aux mauvaises habitudes de consommation. Dans la droite ligne de cet engagement, un projet de loi relative à la lutte contre les pollutions par les plastiques à usage unique en République gabonaise fait ses pas. D’après un haut responsable du ministère des Eaux et Forêts, ce projet de loi « vise à doter notre pays d’un cadre légal robuste en matière de lutte contre les plastiques à usage unique et qui permettra de favoriser le développement d’alternatives à ces produits ».
Le projet « Ici commence la mer » souhaite donc apporter sa pierre à l’édifice à cette lutte en sensibilisant les masses sur l’importance de la gestion des déchets, en soulignant le lien direct entre les actions des tiers en ville et les conséquences sur les écosystèmes marins, ainsi que sur notre propre santé. Par cette initiative dans le 1er arrondissement, la fédération Okiri espère que d’autres initiatives similaires suivront dans d’autres arrondissements de la capitale, afin de toucher un public plus large et d’encourager une prise de conscience collective sur cette problématique.
Pour mieux implémenter ce projet, des formations et présentation de celui-ci ont commencé à être faites dans les écoles et pourront reprendre lors de la rentrée scolaire 2023. Par cette collaboration avec les écoles et les jeunes générations, le projet veut éduquer et inspirer à un changement de comportement à long terme.
« Ici commence la mer » rappelle à chacun d’entre nous que nos actions individuelles ont un impact direct sur l’environnement marin et qu’il est de notre devoir de préserver ces précieux écosystèmes pour les générations futures.
Michael Moukouangui Moukala