Retombée du One Forest Summit co-organisé récemment à Libreville par la France et le Gabon, l’Union européenne (UE) et le pays hôte de cet événement consacré aux enjeux de la préservation des forêts tropicales ont affiché leur volonté de s’engager dans un partenariat pour la gestion durable des forêts gabonaises.
L’intention de partenariat, signée par Frans Timmermans, Vice-président exécutif de la Commission de l’Union européenne, commissaire pour la politique d’action sur le climat, en charge du Pacte vert et le ministre des Eaux et Forêts, Professeur Lee White, vise un engagement politique à long terme pour protéger, restaurer et assurer une utilisation durable des forêts du Gabon. Il s’articule autour d’une vision et des besoins spécifiques du Gabon en matière de gestion durable de sa forêt. Celle-ci représente 23 millions d’hectares, soit près de 90% de son territoire.
Toutefois, en dépit du caractère résilient de cette forêt, elle est soumise à de nombreuses pressions anthropiques telles que l’expansion agricole limitée, l’extraction non durable de bois d’œuvre et de bois de chauffage, et le développement des infrastructures. Même si le taux de déforestation annuel au niveau local ne représente que 0,05% selon les chiffres véhiculés par le ministère des Eaux et Forêts, il paraît nécessaire pour les deux partenaires d’agir face à la montée en puissance des pressions, notamment extérieures.
Ainsi à long termes, l’engagement politique de l’UE et du Gabon va permettre d’augmenter la superficie des forêts protégées, restaurées et gérées durablement, générer la création d’emplois et le développement socio-économique grâce à des chaînes de valeur durables liées à la forêt et à l’accès au marché, réduire la déforestation et la dégradation des forêts naturelles en contribuant à la protection de la biodiversité et à la lutte contre le changement climatique et rechercher des moyens de faciliter la production et le commerce de produits forestiers légaux et durables, et de soutenir le Gabon dans cet effort, y compris dans le contexte de la politique européenne de lutte contre la déforestation.
Une fois signé dans le courant de l’année d’après la note d’information de l’Union européenne, le partenariat pour les forêts fera l’objet d’un suivi étroit par le biais d’un dialogue politique et de rapports sur la mise en œuvre et les réalisations.
Si l’UE est un acteur clé dans le processus de financement des actions en direction de la préservation des forêts tropicales, le partenariat qu’il souhaite conclure avec le Gabon s’inscrit dans une dynamique des partenariats pour les forêts et la contribution de 1 milliard d’euros de l’UE à l’engagement mondial en faveur du financement des forêts. Annoncé lors de la COP26 accueillie il y a plus d’un an par la ville de Glasgow, ce nouveau mécanisme de soutien financier aux politiques de préservation des écosystèmes naturels du bassin du Congo avait emmené ses initiateurs à se prononcer sur un financement d’un montant de 250 millions d’euros pour la sous-région.
Un an plus tard, la signature de cinq partenariats pour les forêts lors de la COP27 a été selon l’Union européenne l’occasion de montrer la traduction de ses promesses en réalisations concrètes et de renouveler son engagement à protéger, restaurer et gérer durablement les forêts.
Avec cet engagement de plus, l’UE démontre sa détermination d’être un acteur soucieux de l’avenir des forêts. Depuis des décennies, avec des programmes tels qu’Ecofac qui a permis d’injecter environ 250 millions d’euros sur une période de 30 ans au sein de la sous-région, le rôle de l’organisme européen a été catalyseur dans les efforts de préservation de la biodiversité, notamment au Gabon où ce financement à bénéficier à la recherche scientifique.
Michaël Moukouangui Moukala