Les pays du bassin du Congo comprennent de plus en plus l’enjeu de la certification. Alors que le processus suit son cours, environ 5 millions d’hectares (ha) de forêts de ce bassin sont certifiées suivant les standards de « Gestion Responsable » du Forest Stewardship Council (FSC). A moyen et long termes, ce processus devrait permettre de renforcer le niveau de gouvernance forestière. Les cas du Cameroun, du Congo et du Gabon illustrent d’une prise de conscience progressive.
Du début des années 2000 à maintenant, s’il fallait faire un bilan de l’évolution du processus de certification des forêts du bassin du Congo, on dirait simplement que ce processus avance positivement. En 13 ans, en partant de l’année 2007, année durant laquelle la région a côtoyé ses premières certifications, les choses ont beaucoup évolué. Le cadre de développement des activités forestières, les conditions en matière de gestion durable des forêts, la prise en compte de certains aspects sociaux par les exploitants forestiers, les conflits d’intérêts subsistant entre les populations autochtones et les entreprises forestières, et la labélisation des produits forestiers (bois) sont aujourd’hui plus harmonisés contrairement à hier.
Figurant parmi les acteurs clés de ce processus, l’implication du Forest Stewardship Council (FSC) dans trois pays de référence, à savoir le Cameroun, le Congo et le Gabon permet de conforter l’évolution de ce processus, en adéquation avec les besoins sociaux, environnementaux et économiques des acteurs impactés. C’est d’ailleurs ici tout l’enjeu de la certification FSC qui, grâce à ses principes de gestion forestière, garantie une certaine durabilité des forêts en mettant l’accent sur leur préservation, y compris des populations autochtones, des écosystèmes et des espèces menacées ou en voie de disparition.
A ce jour, environ 5 millions d’hectares (ha) de forêts du bassin du Congo sont certifiées suivant des standards de « Gestion Responsable » du FSC. L’un des avantages de cette certification est qu’elle offre des bénéfices économiques concrets, tant pour les entreprises que pour les populations, puisque les produits labélisés FSC bénéficient d’un premium sur certains marchés et sont une exigence sur d’autres. Mais, « la certification FSC ne bénéficie pas uniquement aux entreprises. Les standards FSC reflètent la sensibilité et les préoccupations des trois chambres – sociale, environnementale et économique. Outre l’impact positif de (nos) standards sur l’environnement et l’industrie, FSC s’accompagne également d’une composante sociale importante, l’objectif étant de contribuer fortement au développement local et d’améliorer les relations entre les entreprises d’exploitation forestière et les populations locales ».
Au niveau régional, six sociétés sont certifiées FSC pour leur gestion forestière (responsable) : CIB-Olam, IFO/Interholco, Pallisco, CEB Precious Woods, CBG, Rougier Gabon. « Certaines entreprises se sont cependant engagées dans le processus de certification en commençant par le travail d’évaluation préalable. Notamment en bénéficiant des mécanismes de financement mis en place par le PPECF – COMIFAC », note Nathalie Bouville chargée de la communication FSC au niveau sous régional. Ce processus d’accompagnement avec le soutien financier du PPECF a été mis en place pour les entreprises qui souhaitent se certifier maintenant.
Le processus se poursuit cependant, conformément aux ambitions des pays d’empreinter la voie de la gestion durable des ressources forestières. A ce jour en effet, trois entreprises des six citées sont localisables au Gabon. « Ces sociétés détiennent effectivement des certificats FSC pour la gestion responsable de leurs exploitations. Pour le moment ce sont les seules entreprises détentrices de certificat FSC Gestion Forestière au Gabon », confirme Nathalie Bouville. Au niveau de la « Chaîne de contrôle », vingt autres entreprises font la fierté de l’avancement de ce processus au niveau du Gabon. Parmi elles: Corawood, Somivab, Africa View, CEMA Gabon, MacVeneer, Greenply etc…
Depuis la phase consultative d’octobre 2019 au Gabon, note Nathalie Bouville, le processus avance timidement, mais surement, même si la pandémie de Covid-19 a quelque peu perturbé les activités des opérateurs du secteur forestier.
Michaël Moukouangui Moukala