Entre travaux d’intérêt général, conférence et exposés, journées découvertes, sensibilisation du public scolaire et universitaire, planting, visite d’une usine pharmaceutique, journées portes ouvertes, exposition, le Gabon, à travers son ministère des Eaux et Forêts, s’offre du 20 au 24 mars, quatre jours d’intense activité autour de la célébration de la journée internationale des Forêts.
Si le thème de la célébration de cette année met en exergue le lien subsidiaire existant entre la Forêt et la Santé, le ministère des Eaux et Forêts veut surtout profiter de cet événement en organisant des activités autour de la protection et la valorisation de l’armoire à pharmacie naturelle nationale. Une logique qui magnifie implicitement cette vieille relation intrinsèque qui lie l’homme à la nature depuis la nuit de temps.
Le Gabon avec ses 88% de territoire couvert par la forêt, une diversité ethnique et culturelle dépendante de cette ressource ne peut se départir de la responsabilité d’honorer en ce jour, ces espaces naturels. En effet, de la petite case construite en écorce au village, à la paille tissée servant de toiture, en passant par le bois servant pour la confection des portes et fenêtres, sans oublié l’usage du bois séché pour le feu ou encore les rites traditionnels dont les artifices dépendent tout aussi de la forêt et enfin le gibier servant de repas, les forêts ont été le socle de la survie de nombreux peuples.
C’est dire ici s’il en est besoin de le rappeler, pour emprunter le propos à la tonalité très chargée de Georges Akwah Neba, Coordinateur du FSC Bassin du Congo, que « nous sommes les forêts et les forêts sont nous ». Tout compte fait, en dépit de la perspective de développement amorcée depuis des siècles, ces espaces n’ont cessé d’être le pilier dans le processus d’évolution de l’homme. « Nos forêts, comme on le sait, sont des hôpitaux pour les populations traditionnelles. Les forêts intactes nous protègent des maladies émergentes. Les forêts urbaines réduisent les problèmes de santé, d’allergie et même les problèmes psychologiques, surtout pour nos enfants. Et les forêts autour de nos villes, dont les mangroves, nous protègent des changements climatiques », fait constaté le Professeur Lee White, ministre des Eaux et Forêts.
Et pourtant, en dépit de ce rôle mettant en exergue l’apport unilatéral des forêts à l’homme, ces espaces sont sous pression de part et d’autres à travers le monde. La déforestation, les changements climatiques et l’exploitation essaccélérée des ressources forestières menacent la pérennité de ces espaces naturels. En raison de l’accélération de ces facteurs, le compte à rebours de leur disparition est engagé. C’est l’alerte annoncée les 1er et 2 mars dernier lors du One Forest Summit co-organisé par le Gabon et la France. « Si on ne fait rien, 50 % de la forêt tropicale disparaîtra à l’horizon 2100 » prévenait Ghislain Vieilledent, chercheur en écologie au Cirad. Problème, la disparition d’une partie de ces forêts pourrait être un cataclysme pour l’humanité, quand on sait qu’elles sont sources de nombreux services pour la planète.
Michaël Moukouangui Moukala