Signataire d’un accord avec l’Initiative des forêts d’Afrique Centrale (CAFI), le Gabon va recevoir de la Norvège, une enveloppe de 9 milliards de francs CFA pour ses efforts dans la lutte contre la déforestation. Cet argent doit servir à financer des projets qui consolideront cette politique environnementale dans le pays.
Face à l’annonce de la Norvège d’enclencher le premier versement au titre de l’accord conclu avec le Gabon, les autorités gabonaises ont jubilé devant cette annonce. Si cette joie peut se comprendre, puisque le Gabon ouvre la voie en Afrique, aux contributions financières pour le respect de la préservation des forêts, il faut cependant noter que cet argent ne peut être utilisé qu’en suivant un canevas du renforcement de la lutte contre la déforestation dans le pays.
Consultant en communication du programme CAFI, Jacques David, solliciter par La Lettre Verte dans un article intitulé « Financement CAFI : les paiements conditionnés par le respect des engagements internationaux » publié en septembre 2020 bornait déjà l’utilisation de cette contribution alors que le pays n’était qu’à une phase d’évaluation. En la matière, le Gabon ne fera pas exception, car qu’il s’agisse du Brésil, de l’Equateur, de l’Indonésie ou autres pays ayant bénéficié de ce financement, la même logique a été appliquée.
En effet, les 17 millions dollars soit, 9 milliards de francs CFA sont un premier paiement qui correspond à 3,5 millions de tonnes de carbone séquestré de manière additionnelle par la forêt gabonaise en 2016 et 2017 par rapport à une moyenne qui a été calculée sur les dix années précédentes. La tonne de carbone sera rémunérée 5 dollars.
L’argent versé à ce titre va servir à financer des projets qui vont consolider la lutte contre la déforestation et permettre au pays d’atteindre les objectifs de réduction d’émission de gaz à effet de serre (GES) contractés dans la cadre de l’accord de Paris sur le climat de 2015.
Pour ainsi dire, le respect par le Gabon de l’orthodoxie financière lors des dépenses de ces fonds va déterminer la suite du contrat. Car notons, ce financement intervient après que les procédures et actions menées par le Gabon pour respecter ses engagements ont été passées au peigne fin sur la base d’un cahier de charge. Malgré tout ce conformisme, le pays sort gagnant au vu de ses efforts dans la lutte pour la préservation de ses forêts.
Michaël Moukouangui Moukala