Si depuis quelques semaines, la situation de la filière chinoise de bois s’est significativement améliorée, avec une valeur GTI en augmentation de 17,9% pour atteindre 55,2%, offrant des perspectives pour le secteur au niveau local, les exploitants forestiers doivent cependant surmonter d’autres obstacles pour mieux respirer.
Au Gabon, le secteur forestier traverse une période de crise en raison des facteurs divers. Dans la foulée de cette période, certains exploitants, pour supporter cette conjoncture, veulent se défaire de certains de leurs employés, restructurer leurs unités de production tout en appelant le Gouvernement à une action de sauvetage de leur secteur. Le secteur a notamment été impacté par la chute du marché chinois, l’une des destinations privilégiées des produits de bois gabonais et par les services logistiques non-fonctionnels et chers.
Pour faire état de leurs difficultés, les acteurs du secteur, porté par leur leaders, ont rencontré fin novembre, les autorités de la Transition pour trouver des voies et moyens pour conjuguer au passé cette zone de turbulence. En guise de remède, il a été instruit au Gouvernement de produire un plan d’action permettant à la filière de sortir de cette crise. Celui-ci repose en effet sur trois piliers : l’Énergie, la Logistique et la Fiscalité.
Dans le premier volet, il est question de revisiter le coût du gasoil pour les industriels pour leur permettre de mieux supporter les charges inhérentes à ce poste. Dans le deuxième volet, il est question de manière conjointe, de mettre en place un programme de réhabilitation et d’entretien des routes du pays. Avec 70% du réseau routier revêtue de terre, celui-ci ne facilite pas aux exploitants forestiers, le transport de leur marchandise. Ce qui se répercute sur les coûts. Ensuite, s’en suivra le retour de trésorerie pour les entreprises par le biais du remboursement de leurs différentes créances.
Cette voie de solution doit aussi prendre en compte le Règlement sur le bois de l’Union Européen (RBUE) dont l’entrée définitive en vigueur pour les pays exportateurs de bois devrait significativement impacter sur la dynamique économique du secteur et, dans une moindre mesure, constituer un frein pour certains exploitants. A cela, s’ajoute l’exercice de diligence raisonnée désormais possible pour l’exportation du bois du Gabon en direction de l’Union Européenne (UE). Quoique moins en crin à exporter du bois non tracé, la contrainte de la démarche pourrait poser problème pour de nombreux acteurs dans le pays. Ce qui pourrait constituer un manque à gagner, sachant le poids du marché de bois européen dans la consolidation de la filière forêt-bois gabonaise.
Cela dit, malgré les aménagements de la loi de finances 2024, le secteur doit être passé au microscope pour mieux apprécier son évolution.
Michael Moukouangui Moukala