Dans un communiqué daté du 20 janvier, la Société d’exploitation du Transgabonais (Setrag) a confirmé la mort de quatre éléphants, heurtés par un de ses trains de ravitaillement de matériels pour le chantier de reconstruction de la voie ferrée endommagée aux alentours des gares d’Offoué et Booué.
Quatre éléphants qui traversaient la voie ferrée entre les gares d’Andem et de Mbel ont été, il y a quelques jours, tués par un train de ravitaillement de matériels de la Setrag. Dans un communiqué, la société reconnaît cet incident, alors que des images montrant des agents de ses partenaires commettant un acte de braconnage ont fait écho des jours précédents.
« Conformément à la procédure de protection de la biodiversité en vigueur et au partenariat avec l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN), la Setrag a immédiatement informé les autorités compétentes et le ministère des Eaux et Forêts, qui se sont rendues sur les lieux pour effectuer le constat », note le communiqué de la société.
Un peu tardive, soit trois jours après l’incident, la Setrag se dédouane tout de même de ce forfait tout en renvoyant la responsabilité à ses partenaires sous-traitants. Si le ministère des Eaux et Forêts ne s’est pas (encore) prononcé sur cet incident, il y a cependant que la faune et la flore sont sous protection élevée au Gabon. Depuis plusieurs années, le pays a en effet relevé le niveau de protection de certaines espèces, dont l’éléphant braconné le plus souvent pour ses ivoires.
Au Gabon, malgré leur nombre (95 000 individus) grandissant, les éléphants qui jouent un rôle essentiel dans la régénération des forêts, bénéficient d’un regard particulier de la part des autorités. En 2019, lors de la 18e session de la Conférence des parties (CoP18) de la convention de l’ONU sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Cites), le Gabon avait affirmé son engagement de protéger les éléphants.
Si un accident ça ne prévient pas, la Setrag joue cependant la carte de la RSE en plaçant ses engagements pour la préservation de la biodiversité comme l’ultime de ses actions. Mais le fait que cette information a failli passé sous silence demeure un problème.
Michael Moukouangui Moukala