Malgré l’adoption des solutions idoines face à l’emprise de la question du conflit homme-éléphant (CHE) au Gabon, la question préoccupe toujours acteurs publics et privés. Pour prévenir ce conflit et protéger les unités agricoles localisables dans les régions de la Ngounié et du Moyen-Ogooué, l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) et Olam Palm Gabon (OPG) viennent de conclure un accord scientifique et technique pour une étude pour mieux cerner l’écologie des éléphants.
Au Gabon, si les Assises nationales sur la question du Conflit homme-faune (CHF) avaient réuni en décembre 2021 dernier et sur plusieurs jours, les acteurs concernés par la question, l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) et Olam Palm Gabon (OPG) veulent spécifiquement comprendre l’écologie et le comportement des éléphants. C’est dans ce sens qu’un partenariat scientifique et technique a été signé courant la semaine entre ces deux entités.
Ce partenariat se matérialisera en effet par le lancement d’une étude scientifique combinant plusieurs techniques (génétique, colliers GPS et pièges photographiques) pendant trois (3) ans, afin de mieux connaître l’écologie des éléphants de forêt vivant à l’interface entre forêts et zones agricoles. Plus précisément, il s’agira de recenser les éléphants de forêt des régions de la Ngounié et du Moyen-Ogooué à l’aide d’échantillons d’ADN et de les suivre, grâce aux colliers GPS et aux pièges photographiques. Ces deux régions, faut-il le rappeler, hébergent les activités d’agro-industrie d’Olam Palm Gabon. C’est dire que celles-ci ne sont pas à l’abri de cette menace, alors que 60% de terres attribuées au groupe Olam ont été mises en conservation.
Pour soutenir cette action scientifique, les deux partenaires ont arrêté à la somme de 160 millions de francs CFA, le montant de leur accord. Ce montant devrait permettre à l’ANPN via son laboratoire de génétique, d’analyser les échantillons d’ADN collectées afin de faciliter l’identification du profil des pachydermes visitant les cultures. « Les chercheurs et techniciens analyseront les déplacements de ces éléphants afin d’anticiper leurs comportements, et dès lors optimiser les mesures de prévention des conflits », note un communiqué.
Si selon une récente étude à l’initiative de l’ANPN et du WCS, le nombre d’éléphants de forêts est en hausse au Gabon à 95.000 contre plus de 50.000 il y a quelques années, cette augmentation impose des défis importants. Parmi ces défis, la pérennité des unités de production agricole dans ce contexte de tension faunique.
Michaël N.M