La forêt Gabonaise abrite l’une des plus grandes biodiversités du monde. Rarement observé, le Cercopithèque à queue de soleil (Cercopithecus solatus), un singe semi-terrestre, discret, occupe essentiellement les forêts sempervirentes.
C’est en 1984 qu’il a été observé pour la première fois par Mike Harrison (Harrison, 1988), un zoologiste de l’Université d’Edimbourg. Espèce endémique au Gabon, le Cercopithèque à queue de soleil est reconnaissable à son pelage brun-roux, son museau noir, sa gorge blanche et les larges toupets au-dessus de ses oreilles. Ce qui le caractérise le plus et qui lui vaut son nom est sa queue gris clair terminée par un orange-vif flamboyant. Le mâle adulte possède également des organes sexuels d’un bleu azur caractéristique de la super-espèce lhoesti auquel Cercopithecus solatus appartient.
A sa découverte en 1984, l’aire de répartition du Cercopithèque à queue de soleil a été confinée à la forêt des Abeilles, en plein centre du Gabon (Harrison, 1988). Au début des années 1990, Gautier et al. (1992) ont défini les rivières Offoué, Bouenguidi, Lolo et le fleuve Ogooué comme étant les limites naturelles de son aire de répartition (respectivement à l’ouest, au sud, à l’est et au nord) et ont estimé pour la première fois sa surface à 10 300 km². Peu après, en 1996, Brugière et al. (1998) ont retrouvé C. solatus dans le Parc National de la Lopé-Okanda, au-delà de toutes les limites naturelles jusqu’alors supposées, à l’exception du fleuve Ogooué au nord ; l’aire de répartition s’est donc vue agrandie, atteignant 12 000 km² (figure 3). C’est ensuite seulement dans les années 2000 que de nouvelles observations opportunistes d’individus et plusieurs témoignages de sa présence par les populations locales ont été rapportés.
Le Cercopithèque à queue de soleil aurait ainsi été aperçu en dehors de la zone de répartition définie en 1998, dans les Parcs Nationaux de Waka et de Birougou, et à proximité de la ville de Bakoumba dans le parc de la Lékédi, parfois à plus de 150 km au sud de l’aire précédente (Coad et al., 2010).
JT