Au monde, de plus en plus des côtes sont menacées par des mutations naturelles qui s’opèrent le long des plages. D’ici 2050, environ 800 millions de personnes seront menacées par la montée des eaux avec pour cible principale l’Afrique. Le Gabon qui n’est pas en marge de ces prévisions alarmistes voit chaque année, le phénomène d’érosion côtière évolué de 30 à 35 mètres selon les données de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN).
Qu’est-ce que l’érosion côtière et comment se manifeste ce phénomène ? Pour répondre à ces deux question, nous allons nous servir d’une base de définition établit par Magloir-Désiré Mounganga, Spécialiste des dynamiques littorales. Au sens de la définition arrêtée par ce dernier, « l’érosion côtière est un phénomène naturel qui contribue à modifier les formes de la côte selon un cycle calibré par la nature elle-même. » Selon ce dernier, ce terme couvre deux événements qualifiés par l’expression bilan sédimentaire : une phase d’enlèvement de matériaux avec une énergie des vagues plus ou moins importante et une nature de matériaux plus ou moins résistantes (sables, argiles, roches compactes) : c’est l’érosion proprement dit ou régression. Et, une phase de dépôts sédimentaires (sables et galets) le long des plages.
C’est un phénomène mondial engendré à la fois par un processus en « équilibre dynamique » de la nature et par des précipitations dues aux activités humaines. En effet, au niveau mondial, le phénomène d’érosion côtière « a montré que certains environnements portent les stigmates de déséquilibres consécutifs à une agression d’origine humaine et d’autres changements relèvent de dynamiques d’ordre exclusivement naturel ». Les implantations et activités humaines : la construction des d’infrastructures individuelles et collectives bouleversent le phénomène de transfert et échanges sédimentaires entre terre et mer. De même que l’exploitation du sable à des fins commerciales qui participe à précipiter l’érosion côtière.
Si le phénomène est mondial, selon Magloir-Désiré Mounganga, au Gabon, on observe cette érosion à Pongara (zone de la Baie des Tortues Luth), à Nyonié et sur la côte de Wonga Wongué ou à Panga (au Nord de Mayumba). En effet, selon le spécialiste, « on constate sur ces sites de spectaculaires transports par les courants marins des matériaux sédimentaires de là où ils étaient accrochés, vers le Nord. Ces transports sont favorisés par les effets de la houle. L’orientation de la houle au Gabon fait en sorte que tous les sédiments partent toujours du Sud vers le Nord ». Mais il parait important ici de souligner que ce phénomène tant à se généraliser au Gabon.
Ces mutations ont pour effet de porter gravement atteinte aux infrastructures et ouvrages situés en bordure de mer. « Des routes et des maisons sont détruites, certaines fortement menacées. Les populations ayant construit au bord du rivage sont inquiètes car elles observent, impuissantes, la rapidité avec laquelle les vagues et la mer se rapprochent de leurs constructions. Elles se sentent en danger : leurs investissements sont menacés » soutient le spécialiste. Cette menace pèse également sur la faune et la flore du littoral. En effet, renchérit Magloir-Désiré Mounganga, « lorsque certaines protections naturelles sont détruites par l’érosion, elles exposent la flore et la faune. Des palétuviers sont ravagés par la montée des eaux, de même que certaines zones de ponte des tortues marines. »
Malgré la mobilisation des pays pour endiguer ce phénomène, le danger n’est pas derrière mais devant. Selon les estimations de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN), le phénomène d’érosion côtière évolue de 30 à 35 mètres chaque année au Gabon. « Si des mesures ne sont pas prises pour organiser l’occupation du littoral, nous allons vraiment perdre les infrastructures établis à proximité du littoral », prévenait lors d’une conférence Magloir-Désiré Mounganga pour le compte de l’ANPN. Ce phénomène pourrait bien s’accentuait, puisque d’ici 2050, environ 800 millions de personnes seront menacées par la montée des eaux avec pour cible principale l’Afrique. Le Gabon qui vit déjà cette réalité ne sera pas pour autant épargné.
Michaël Moukouangui Moukala
Je suis une jeune gabonaise qui souhaite s’engager dans la lutte contre le changement climatique et la protection de la biodiversité.
J’aimerai que vous puissiez m’encadrer dans la mise en œuvre de ce projet.