Lançant un nouveau pacte environnemental, conformément à la vision de départ de maintenir jusqu’en 2050 et au-delà, la neutralité carbone du pays, le président de la Transition, Chef de l’Etat, Gén. Brice Clotaire Oligui Nguema a annoncé, à l’occasion de son discours des vœux à la nation, le 31 décembre 2024, la mise en place d’un cadre juridique qui permettra au Gabon de collecter les contributions carbones des compagnies aériennes et maritimes survolant le ciel et traversant les eaux gabonaises.
Cette annonce, la plus exemplaire de la période de la Transition en matière de lutte contre les changements climatiques, permet au Gabon de s’aligner aux standards de l’accord de Paris de 2015. Il faut reconnaître que depuis l’avènement de la Transition, le secteur environnement a été presque laissé en rade en raison d’un décalage entre les efforts consentis avant le « coup de libération » pour la préservation de la biodiversité et l’engouement autour de ce secteur pendant la Transition. Avec le nouveau pacte environnemental annoncé par le Gén. Brice Clotaire Oligui Nguema, les autorités de la Transition veulent remettre le pays sur les rails de la lutte contre les changements climatiques.
L’annonce d’une taxe carbone dans la chaîne d’approvisionnement, soutenue par un cadre juridique, permettra ainsi au Gabon de collecter désormais les contributions carbones des compagnies aériennes et maritimes survolant son ciel et traversant ses eaux. Il s’agit d’un signal assez fort pour un pays qui a toujours placé la transition écologique au centre de ses préoccupations. L’implémentation cette taxe devrait offrir au pays une bouffée d’oxygène, en lui permettant non seulement d’« atténuer les émissions résiduelles » qui échappent au marché de crédits carbone dont l’effectivité a échoué, mais en plus, de se faire de l’argent et de se repositionner comme un leader sur les questions d’écologies.
En effet, le Gabon absorbe actuellement environ 100 millions de tonnes nettes d’équivalent CO2 par an. Sur la dernière décennie, le pays a ainsi absorbé un peu plus d’un milliard de tonnes de CO2eq nettes et augmenté sa capacité de séquestration nette d’environ 100 millions de tonnes. Parallèlement, ses absorptions nettes ont également augmenté ces dernières années, là où la plupart des pays ont connu une augmentation nette de leurs émissions. Ce nouveau pacte conforte ainsi la vision de la seconde Contribution déterminée nationale (CDN), qui aligne le pays sans conditionnalité à rester neutre en carbone au-delà de 2050.
Petit bémol, cette annonce se limite aux secteurs aériens et maritimes en laissant de côté, celui du transport qui constitue tout aussi une source de pollution non négligeable lorsqu’on prend en compte des facteurs tels que le non-respect du tonnage et l’usure de nombreux camions qui écument les routes gabonaises. En France par exemple, ces transporteurs sont assujettis à cette taxe.
Séraphin Lame