Appuyé par l’Agence Suédoise de coopération au développement international (SIDA), un atelier sur la gouvernance durable des aires marines protégées en Afrique de façon générale, réunit depuis hier, mardi 12 novembre 2024 à Libreville, experts et spécialistes de l’économie bleue. L’enjeu de cette rencontre, débouché vers la création au Gabon, d’une aire marine protégée gérée de façon durable.
Après la République démocratique du Congo (RDC) et le Congo en novembre 2022 et Juillet 2024, le tour revient au Gabon d’accueillir les experts et spécialistes des administrations réglementant les activités de pêche, d’aquaculture, d’écosystèmes aquatiques, de transport maritime, de gestion de parcs, aires protégées aquatiques, des organismes de recherche, ONGs œuvrant pour la conservation de la biodiversité ainsi que la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC), la Commission Régionale des Pêches du Golfe de Guinée (COREP), et l’UA-BIRA.
Cette rencontre consistera à répondre à la question : « comment renforcer la gouvernance des aires marines protégées de la république gabonaise en intégrant les bonnes pratiques pour la conservation et la biodiversité aquatique et la protection de l’environnement ? » Ce qui débouchera à l’élaboration d’une feuille de route pour l’établissement, la mise en œuvre et la gestion d’une aire marine protégée nationale de façon spécifique.
« L’atelier d’aujourd’hui est une étape importante pour la mise en œuvre pour la stratégie africaine de l’économie bleue », fait savoir Philippe Ouédraogo, Représentant de la directrice de L’UA IBIRA. Cet organe de l’Union Africaine aide en effet les Etats membres et les communautés économiques régionales à faire progresser la coopération régionale dans la gestion des ressources aquatiques transfrontalières. Ce, afin de répondre à l’impératif de l’Agenda 2063 de l’UA qui veut que les économies soient transformées au services des Etats membres au profit des populations côtières du continent. Cela, en harmonie avec les principes de gestion durable des ressources naturelles.
Fort de ses 950 km de côte, le Gabon ne peut être épargné par cette exigence. Avec ses 20 parcs marins et réserves aquatiques représentant 26% des eaux territoriales et s’étendant sur 53.000 km², le Gabon regorge un potentiel maritime pour le développement de l’économie bleu assez considérable. Cependant, en dépit de la bonne volonté des dirigeants à réguler les activités autour du territoire maritime, la pêche durable demeure encore un défi majeur. En effet, les abus commis par les flottilles de pêche étrangère et ceux des pêcheurs artisanaux menacent l’équilibre de la ressource marine de part et d’autres des côtes gabonaises.
Pour le Représentant de la CEEAC, la recherche de solutions tant pour la conservation de cette biodiversité aquatique que pour la conservation de l’environnement marin est aujourd’hui crucial. « Ces espaces constituent non seulement des réservoirs de biodiversité unique au monde, mais aussi des lieux essentiels de régulation des écosystèmes marins. Ils sont le reflet de notre engagement à préserver le patrimoine naturel pour les générations futures. En protégeant ces zones, nous contribuons à renforcer la résilience de nos écosystèmes face aux défis causés par les changements climatiques, la surpêche et la pollution », fait savoir Micheline S. Gnandji, Secrétaire général adjoint du ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche.
Si la rencontre prend fin le 14 novembre 24 avec une directive claire pour la gouvernance des aires marines protégées au Gabon, pour Clauvice Nyama Mouketou, Point Focal du Gabon et par ailleurs directeur des Évaluations et des Aménagements de la Direction générale des Pêches et de l’Aquaculture, cette rencontre permet de s’approprier la notion d’économie bleu durable qui permet de tenir compte des aspirations des communautés locales.
Michael Moukouangui Moukala