A l’instar de la majorité des pays tropicaux, le Gabon connaît aussi des problèmes sur le plan géologique liés aux éboulements. Secondaire le plus souvent aux fortes tombées de pluie, ces éboulements sont souvent dus à des constructions anarchiques et à des glissements de terrains accidentés.
Des maisons englouties par de la boue ou des routes coupées par un glissement de terre, au Gabon, au moins 23/ d’individus ont déjà été témoin d’un éboulement ou glissement de terrain. Selon Christian Bernard Makaya, ingénieur en géologie, « il s’agit d’un phénomène géologique lié aux effets conjugués de la saturation du sol en eau et de la pesanteur ». Ce phénomène perçu comme une catastrophe naturelle est le plus souvent dû à des fortes tombées de pluies aux conséquences le plus souvent dramatiques.
Depuis quelques années, le Gabon est assez impacté par ce type de phénomène naturel. Que ce soit à Libreville ou à l’intérieur du pays, les glissements ou éboulements de terres ne cessent de faire des victimes et des dégâts matériels. Un des faits les plus récents remonte à avril dernier à Mindoubé 1, quartier situé dans le 5e arrondissement de Libreville où, un éboulement avait fait trois victimes dont des enfants. Les faits, des heures précédentes au constat de ce tragique incident naturel, la tombée d’une forte pluie avait entraîné un glissement de terre et des cailloux, partis d’une colline pour terminer leur chute dans une maison située en contre-bas où dormaient les trois victimes. Le bilan : des pertes en vies humaines et des dégâts matériels importants.
Un peu plus tôt, en décembre 2019, sur l’axe Lambaréné-Fougamou, au niveau de la Montagne Tchad, les mêmes causes avaient produits les mêmes effets, coupant la route en deux et empêchant la circulation entre les provinces du Moyen-Ogooué et celle de la Ngounié. Il y a moins d’un mois encore, c’était au tour de l’axe Kougouleu-Medouneu longue de 144 kilomètres de vivre le même cauchemar durant plusieurs jours. Si pour le cas des routes; le peu de consolidation des montagnes aux alentours explique ces catastrophes, au niveau des villes (quartiers), les constructions anarchiques sont l’une des causes expliquant que des riverains sont souvent victimes de ces tombées de terres et de boues. « Je conseille donc aux personnes tentées de construire dans des endroits susceptibles de produire des éboulements, de construire des maisons avec des piliers porteurs profond et de prévoir des puisards afin d’éviter l’engorgement du sol en eau », conseille Christian Bernard Makaya.
A cette solution, ce dernier invite les populations à pratiquer la « Bio-rhexistasie », méthode consistant à préserver le sol par le moyen des cultures. Selon lui, « les plantes vont ralentir la dégradation du sol mais pas l’empêcher ».
Ces conseils se présentent comme une esquisse de solution au problème de construction anarchique, ce d’autant plus que les autorités gabonaises avaient empreinté il y a quelque temps une trajectoire de réflexion pour tenter de conjuguer au passé la problématique des inondations et des éboulements. Mais au-delà de l’implication des autorités, les populations doivent aussi jouer leur partition.
Michaël Nze Mengoue