Portée par la loi n°16/01 du 31 décembre 2001 portant Code forestier en République gabonaise, la notion de forêt communautaire est très tôt introduite dans nos communautés. Avec la mise en place des forêts communautaires sur l’étendue du territoire nationale, les communautés peuvent désormais améliorer leurs conditions de vie et assurer le développement de leurs villages en gérant durablement leurs forêts et en créant des activités génératrices de revenus.
Grâce à ce modèle de gestion, elles peuvent désormais être autonomes et, avec les retombées de l’exploitation de la forêt communautaire, la communauté peut développer plusieurs projets d’utilité communautaire tels, l’électrification des villages, l’hydraulique villageoise, les dispensaires, les écoles, les AGRs etc…
Qu’est-ce donc qu’une forêt communautaire ?
D’après l’article 156 du Code forestier, « la forêt communautaire est une portion du domaine forestier rural affectée à une communauté villageoise en vue de mener des activités ou d’entreprendre des processus dynamiques pour une gestion durable des ressources naturelles à partir d’un plan de gestion simplifié ». Ce plan simple de gestion consiste à faire l’étude socio-économique et à déterminer les différents types d’activités à mener en fonction des ressources disponibles dans les quatre blocs dont chacun sera exploité pendant cinq ans.
Aux termes de l’article 157 du Code forestier, les forêts communautaires sont créées dans les conditions fixées par voies réglementaires dans le domaine forestier rural, à la demande d’un village, d’un regroupement de village ou d’un canton, dans l’intérêt général des communautés villageoises concernées. De plus, l’administration des Eaux et Forêts doit apporter une aide gratuite aux communautés pour la création et la gestion de cette forêt. Les revenus issus de la forêt communautaire ne sont pas taxés.
Cas d’école
Dans le Département de la Mvoung, dans la province de l’Ogooué-Ivindo, on enregistre deux forêts communautaires en convention définitive, à savoir : la forêt communautaire du regroupement des villages Koumameyong et Ekarlong (Avole-Nlame) et celle de Ngokoela (Ovan). La création de ses forêts communautaires s’est faite avec l’assistance de l’administration des Eaux et Forêts, du projet DACEFI et de la FAO.
Malgré l’engouement de plus en plus fort pour la foresterie communautaire manifesté par les populations villageoises, il est à déplorer, le non-respect du plan simple de gestion par les associations villageoises-la majorité des communautés bénéficiaires d’une FC choisissent comme activités unique que l’exploitation du bois d’œuvre, qui génère plus et rapidement de revenus. Malheureusement, c’est cette activité qui est à l’origine des divisions au sein des communautés.
Facteurs de contingences
Dans la plupart des villages, les communautés se plaignent essentiellement de n’avoir pas été formées avant l’attribution de la convention définitive pour mieux appréhender les mécanismes de gestion de leur forêt communautaire. Toute chose qui retarde le développement des activités. C’est dans le but de soutenir ces associations que l’ONG Conservation Justice (CJ) intervient auprès des communautés pour les former et les appuyer pour une meilleure gestion de la forêt communautaire. Car, il reste encore bien de points d’ombre à résoudre afin que le concept de forêt communautaire ne soit pas perverti ou détourné de son but premier qui est celui de servir les communautés villageoises.
La Rédaction (Contribution externe)